21 février 2012

Le château du Belvédère

Ce château a été bâti vers 1788 pour Edouard de Walckiers, receveur général et conseiller des Finances des Pays-Bas autrichiens, sous la direction de l'architecte Auguste Poyen. La demeure, appelée à cette époque le "château Walckiers", se voulait être un pavillon de style campagnard, doté d'une rotonde. Suite à la Révolution brabançonne (1787-1790), le propriétaire prend le chemin de l'exil et décède ruiné en 1837, en Suisse. Les héritiers du haut-fonctionnaire mettent en vente le domaine qui est racheté par Jean-Baptiste Cartinel. Le nouveau propriétaire agrandit même de plusieurs hectares le domaine, surnommé désormais "le Petit-Laeken", dû à sa très grande proximité avec le château de Laeken, où réside la famille royale belge.
   


Au décès de Cartinel en 1854, François-Philippe de Haussy se porte acquéreur. C'est un ancien ministre de la Justice qui est devenu le gouverneur de la banque nationale. Il apporte quelques modifications à la bâtisse : ajout d'une aile latérale et de la partie arrière, ainsi qu'un belvédère surmonté d'une coupole. Ce dernier élément donnera son nom actuel au château : le Belvédère.

Le roi Léopold II agrandira considérablement le domaine royal de Laeken, et le Belvédère n'échappera pas à sa frénésie immobilière. Le roi achète finalement la propriété le 29 octobre 1867 pour l'équivalent actualisé de 1,75 millions d'euros. Il avait songé y loger sa sœur, l'infortunée impératrice Charlotte du Mexique, mais celle-ci sera installée au château de Tervueren. Le château reste donc inoccupé durant quelques années jusqu'en 1890. Après un incendie qui a dévasté le château de Laeken, le roi Léopold II et la reine Marie-Henriette n'auront d'autre choix que d'y vivre le temps des travaux de réfection. En 1903, à l'instar des diverses possessions du roi en Belgique, le domaine rejoint la Donation royale.

Par la suite, c'est la fille cadette des souverains qui y résidera. La princesse Clémentine est alors célibataire : son père n'a pas voulu d'un mariage avec le prince Victor Napoléon pour des raisons politiques. La reine Marie-Henriette apparait peu en public et se retire à Spa dans les dernières années de sa vie. La princesse, seule fille avec laquelle le roi n'a pas coupé les ponts, jouera alors le rôle de Première Dame, apparaissant souvent au bras de son père lors de diverses manifestations. Après la mort de Léopold II, elle pourra enfin épouser le prétendant au trône impérial français et elle quitte le château du Belvédère qui abritera alors ensuite une partie du personnel de la Cour.


En 1958, Bruxelles accueille l'Exposition Universelle et le royaume devient pour quelques mois le centre du monde, accueillant de très nombreuses hautes personnalités. Après une rénovation, la résidence sera alors mise à disposition du baron Georges Moens de Fernig (titré comte en 1959), le commissaire-général de l'exposition, comme lieu de réception prestigieux. On compte qu'environ 42.000 personnes y seront reçues en six mois !

L'année suivante, la Belgique est une nouvelle fois en liesse mais pour un autre événement : le mariage, le 2 juillet 1959, du prince Albert de Liège avec Paola Ruffo di Calabria. Il est décidé que le Belvédère sera l'habitation du jeune couple. D'une superficie de 3 hectares, en cette occasion, la propriété passe à 12 hectares après un transfert d'une partie du parc public de Laeken. Et pour des raisons évidentes de sécurité, la résidence est entourée d'un mur. C'est là que naissent Philippe (1960), Astrid (1962) et Laurent (1963). Une salle d'accouchement avait d'ailleurs été spécialement aménagée.



La maîtresse du Belvédère : Paola
Photographie de Reginald Davis (1974)
La princesse Paola décore avec beaucoup de raffinement le Belvédère, qui est davantage une grande villa plutôt qu'un château. Tous ceux qui ont eu l'occasion de se rendre dans ce lieu sont unanimes quant au bon goût de la princesse de Liège, sans jamais tomber cependant dans le tape-à-l’œil. Elle possède surtout le sens du détail et adore dénicher des antiquités. Certains observateurs feront d'ailleurs le parallèle avec la reine Fabiola qui semble moins experte en la matière : la comparaison avec la décoration du domaine d'Opgrimbie est saisissante. Dans les premières années de leur mariage, les portes du Belvédère sont fréquemment ouvertes aux journalistes et on peut voir dans les journaux ou à la télévision des images d'une sympathique famille, presque normale, dans une demeure emplie de simplicité et de joie. Cette image d’Épinal ne perdure pas puisque les princes de Liège connaissent dès la fin des années 1960 une crise conjugale qui prendra fin vers 1984. Durant cette douloureuse épreuve, les époux font chambre à part (chacun des époux possède une aile) et l'ambiance au Belvédère y est nettement moins chaleureuse.

Outre la décoration intérieure, dans les années 1980, Paola s'est beaucoup investie de l'aménagement du jardin et a été à l’initiative de l'installation d'une serre à l'arrière. La princesse a manifestement la main verte et n'hésite pas à jardiner elle-même. Son jardinier a déclaré à ce sujet : "Parfois, le client vous donne un budget et vous devez tout concevoir vous-même. Elle, elle a beaucoup d'idées et surtout beaucoup de goût." Un jardin d'herbes aromatiques et médicinales y a également vu le jour.


Le domaine vu du dessus (© Google Earth)

En 1993, le nouveau couple royal ne déménagera pas pour le château de Laeken, où tous les précédents souverains ont pourtant habités. C'est surtout sous l'impulsion de la souveraine, très attachée au Belvédère, que le changement n'a pas eu lieu. De plus, tout deux ont déjà la cinquantaine. Dans l'exercice de sa fonction, le Roi reçoit parfois en audience dans sa demeure privée, et non au Palais royal ou au château de Laeken. Ces dernières années, les caméras de télévision se sont postées souvent devant les grilles du château, attendant de nombreux visiteurs (parfois nocturnes) afin de démêler la crise politique. Malgré cela, le temps où les journalistes étaient régulièrement conviés au Belvédère n'est plus, et le château est globalement méconnu des Belges. Les Souverains semblent vouloir tenir à leur intimité. Intimité construite maintenant depuis plus de cinquante ans, faite de joie et de quelques peines. On sait tout de même que, fin de l'année 2008, le château du Belvédère a connu une nouvelle rénovation, focalisée d'ailleurs sur le thème de la Toscane.

7 février 2012

Naissance de la princesse Alexandra

(© Collection personnelle)

La princesse Alexandra, Joséphine, Teresa, Charlotte, Marie, Wilhelmine est née le 16 février 1991 à la maternité Grande-Duchesse Charlotte à Luxembourg.

Elle a reçu comme marraine la princesse Pierre Galitzine, née archiduchesse Maria-Anna d'Autriche (fille de l'archiduc Rodolphe d'Autriche) et comme parrain le prince Michel de Ligne (fils de la princesse Alix de Luxembourg et donc le cousin de son père Henri). Elle a été baptisée à Fischbach le 23 mars 1991 dans l'église du village, cérémonie suivie par une réception au château de la famille grand-ducale.



(© Collection personnelle)

(© Collection personnelle)

(© Collection personnelle)