12 mars 2013

Le diadème Cartier de la reine Elisabeth

Ce diadème, dessiné par Henri Chenaud, a été acheté en 1912 par la reine Elisabeth au joaillier Cartier. Selon Christophe Vachaudez, il se pourrait que les pierres d'un diadème, porté par l'épouse du roi Albert Ier entre 1901 et 1908, aient été fournies à la célèbre maison pour créer ce splendide bijou.


Il est composé d'une combinaison de rinceaux flanquée d'une bordures de feuilles d'acanthe en brillants et d'une ligne perlée à la base. Au centre de la partie supérieure se trouve un diamant de 5,84 carats. La reine Elisabeth aimait tout particulièrement l'arborer en bandeau, à la mode des "Années Folles".


A cette époque, la souveraine se soucie de son écrin qui est assez mince. Cliente des joailliers belges, elle apprécie Cartier, chez qui, outre ce diadème, elle commandera diverses broches. Ce joaillier a d'ailleurs obtenu en 1919 le titre de Fournisseur de la Cour.


La souveraine a choisi de le porter notamment lors du mariage de son fils aîné, Léopold, avec la princesse Astrid de Suède en 1926. Cela sera également le cas lors du bal organisé en 1960 dans le cadre du mariage de son petit-fils, le roi Baudouin, avec doña Fabiola de Mora y Aragon. C'est très certainement la dernière occasion pour la plus anticonformiste des souveraines belges de s'en parer puisqu'elle est décédée en 1965 à l'âge de quatre-vingt-neuf ans.

Lors du bal, la veille du mariage de Baudouin et Fabiola, la souveraine donne le bras au roi Olav V de Norvège

La reine Elisabeth laisse derrière elle un héritage en pièces de joaillerie assez appréciable. Il a été partagé entre ses trois enfants, l'ex-roi Léopold III, Marie-José, l'éphémère reine d'Italie et le prince-régent Charles. Il n'est pas très évident de connaître le destin de toutes les pièces de cet héritage, mais le diadème Cartier est passé à Léopold. Sa seconde épouse, Lilian, princesse de Rethy, a eu l'occasion de le porter. Ce fut le cas en octobre 1965 pour un bal donné en Allemagne dans le cadre du mariage du prince héritier Alois-Konstantin de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg et de la princesse Anastasia de Prusse (photo ci-contre).

Quelques années après le décès de son époux, la princesse Lilian a décidé de se séparer de ce diadème. Il a été vendu en 1987 chez Christie's à Genève. Pièce tellement remarquable, symbolisant le savoir-faire de Cartier, la maison l'a racheté pour qu'il entre dans sa collection ancienne basée à Genève. Depuis, il est assez régulièrement montré au public à l'occasion de diverses expositions de joyaux.

11 commentaires:

  1. Je ne comprends pas comment la princesse de Réthy a pu hériter de ce diademe. Il aurait du revenir, vu l'importance de ce joyau à Baudoin ou Albert. Ni Leopold ni Liliane n'avaient vraiment le sens de la dynastie.

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  2. marie.françois13 mars 2013 à 09:57

    La reine Elisabeth n'a pas fait preuve de beaucoup d'intelligence en la matiere ie en ne cédant pas ce bijou à la reine Fabiola;
    Sans parler de la princesse de Rethy qui s'est montrée la égale à elle meme ie tres "selfish".

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  3. A Cisca et Marie.françois :

    Une fois de plus lorsque nous évoquons un joyau belge, nous revenons au problème que les bijoux s'inscrivent dans le patrimoine purement privé des membres de la famille royale et non dans un quelconque fonds inaliénable. On peut donc une nouvelle fois déplorer qu'aucun souverain n'a eu la volonté de constituer et surtout maintenir une casette royale digne de ce nom.

    Certes, il est dommage que la princesse de Rethy ait mis en vente plusieurs bijoux. Il n'est pas aisé de retracer l'héritage de la reine Elisabeth. Mais des pièces qui sont passées à Marie-José ou Charles ont également pris le chemin de la salle des ventes... Comme vous l'indiquez, la reine Elisabeth aurait déjà pu faire passer ce diadème à Fabiola, pourquoi pas à l'occasion de son mariage. De surcroit, ni le roi Baudouin, ni le roi Albert II plus tard, n'ont essayé de récupérer des bijoux liés à la famille royale belge et vendus aux enchères... Bref, une attitude très "selfish" a toujours prévalu dans ce domaine (seule la reine Marie-Henriette s'en était préoccupé), espérons que le tir sera rectifié dans les futurs héritages.

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    1. Ce serait une bonne chose mais j'ai des doutes. L'affaire du fonds de la reine Fabiola ne va pas arranger les choses.

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    2. Difficle de présager de la future succession de la reine Fabiola. Apparement, ses bijoux ne faisaient pas partie de la fondation créée récemment puis dissoute.

      Même si on se rend facilement compte que, si aucune disposition particulière n'est prise, ce seront ses neveux et nièces espagols qui hériteront de ses bijoux. Et dans ce cas, ces joyaux trouveront sûrement le chemin des salles de vente. Il est vraiment dommage de constater qu'à l'heure actuelle l'ancienne souveraine n'a transmis qu'une broche à la duchesse de Brabant avec qui le courant passe pourtant très bien...

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  4. Tout à fait d'accord avec le commentaire de ValentinD. Effectivement, seule la reine Marie-Henriette avait émis le souhait de voir son écrin transmis aux futures reines (et non à ses filles), mais son époux n'en a pas tenu compte. Plus près de nous, après le décès de sa soeur, le roi Albert II n'a pas essayé de racheter les bijoux hérités de la famille royale belge (alors que la famille grand-ducale avait l'intention de les vendre aux enchères). Il n'a pas non plus essayé de racheter le diadème de perles de la comtesse de Flandre vendu en 2007 par sa cousine Marie-Gabrielle de Savoie.

    Cependant, il reste une autre piste : si la reine Paola ou la princesse Mathilde demandait à la Maison Cartier le prêt de ce diadème pour un dîner de gala ou une séance de photos, je doute que la Maison Cartier refuse...

    Par ailleurs, ce diadème a été présenté au public belge il y a quelques années lors d'une exposition de bijoux à l'Espace ING sur la place Royale à Bruxelles.

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  5. Je me lamenterais bien aussi que ce superbe joyau ne fasse plus partie des bijoux de la couronne....mais en fait qui n'existent pas puisque entièrement patrimoine privé.

    Et je doute fort que la famille royale désire emprunter ou même acheter de nouvelles pièces, avec la crise actuelle, beaucoup sont trop à l'affût de ce qui pourrait affaiblir et déstabiliser la monarchie. Ceci est un sentiment tout à fait personnel.

    Mais quel bijou !

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  6. marie François16 mars 2013 à 08:28

    Qu'est devenue la broche d'émeraudes portée par la princesse Liliane sur la derniere photo qui provenait également de la reine Elisabeth ?

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  7. L'origine de cette broche n'est pas précise. Il se pourrait qu'elle provienne de la princesse Charlotte, impératrice du Mexique, ou de la comtesse de Flandre, la mère du roi Albert Ier (possédant toutes deux un bijou dont la description peut correspondre au visuel de cette broche). S'il s'agit de la seconde hypothèse, elle a été dérobée avec d'autres bijoux en 1893 puis retrouvée. Elle a été portée par la reine Elisabeth, qui l'a offert à sa belle-fille Astrid et qui passa ensuite à la princesse Lilian.

    On ne sait pas quel sort a connu cette broche. Il se peut qu'elle ait été vendue dans les années 80'. Mais Christophe Vachaudez, dans son livre "Bijoux des reines & princesses de Belgique", sorti en 2004, indique que des pièces historiques ont été épargnées et qu'elles se trouvent dans un coffre...

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  8. C'est bizzare que la broche ait été attribuée à Lilian,après avoir appartenu à Astrid;la logique aurait voulu que ce bijou aille à Joséphine-Charlotte.

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    1. Malheureusement, il est peu question de logique en matière de bijoux à la Cour de Belgique. Après le décès de la reine Astrid, c'est le roi Léopold qui a choisi ce qu'il lui semblait bon de faire avec. Ainsi, il décida de céder le diadème-bandeau à Paola lors de son mariage en 1959 et le diadème des neuf provinces à Fabiola lors de son mariage en 1960. Joséphine-Charlotte n'hérita que de peu de pièces : un bracelet qui peut être transformé en collier ainsi que des émeraudes.

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