29 août 2014

Palais Royal : la Salle de Marbre

La Salle de Marbre, d'une longueur de 21 mètres, a vu le jour lors des travaux commandés par le roi Léopold II à Alphonse Balat entre 1868 et 1872 qui furent également à l'origine de la Salle du Trône. Les murs sont dotés de hauts lambris de marbre vert, encadrés de bordures de marbres rose et noir. Deux cheminées monumentales, situées aux extrémités de cette salle, sont également composées de marbres vert, rose et noir. Des portraits équestres de Godefroid de Bouillon et de Charles Quint, signés Louis Gallait, surplombent ces deux cheminées. 


(© Antonio José da Conceição Ponte/tous droits réservés)


Les murs sont tendus d'une soie brochée de couleur beige clair tandis que les tentures sont réalisées dans de la soie rouge. Le parquet, entouré de larges bordures, est composé de grands dessins géométriques de chêne, d'érable, d'acajou et d'ébène. Citons encore le plafond à caissons ainsi que les appliques et les lustres qui sont similaires à ceux se trouvant dans la Salle du Trône par laquelle on accède à cette Salle de Marbre via le Salon des Présentations. Deux doubles portes au fond de la salle donnent accès à l'Escalier des Princes et les appartements des princes étrangers lorsqu'ils logeaient au Palais. 

(© D.R.)

(© Antonio José da Conceição Ponte/tous droits réservés)


La Salle de Marbre était l'un des endroits du Palais de Bruxelles utilisé, selon les événements et le nombre d'invités, comme salle à manger. D'ailleurs, des portes dissimulées dans les lambris donnaient sur un office et un monte-charge directement relié aux cuisines. Ces lieux ont servi de décor pour un dîner organisé le 3 février 1875 en marge du mariage de la princesse Louise de Belgique, fille du roi Léopold II, avec son cousin le prince Philippe de Saxe-Cobourg. Dans le cadre d'une réception ou d'un bal, il arrivait qu'un buffet y soit dressé. Il était également possible de l'arranger en salon de réception, comme pour y accueillir la Conférence Monétaire Internationale le 5 décembre 1892.


(© Antonio José da Conceição Ponte/tous droits réservés)


Sources principales
- DE LA KETHULE DE RYHOVE T., VANDEWOUDE E. et VAN YPERSELE DE STRIHOU A. (1975), Le Palais Royal à Bruxelles, Bruxelles, Pehel Brussel 
- RANIERI L. (1991), « Les grandes heures depuis 1830 » dans Le Palais de Bruxelles. Huit siècles d'art et d'histoire, Bruxelles, Crédit Communal, pp. 345-372 
- VERMEIRE M. (1991), « Le Roi dans ses meubles » dans Le Palais de Bruxelles. Huit siècles d'art et d'histoire, Bruxelles, Crédit Communal,pp. 303-344

17 août 2014

Archives : retour aux sources à Cobourg en 1981

En 1981, la dynastie belge fêtait son 150ème anniversaire. A cette occasion, le roi Baudouin et la reine Fabiola, le prince Albert et la princesse Paola, ainsi que la princesse Astrid et le prince Laurent, se sont rendus durant l'été à Cobourg. Un déplacement qui était de nature semi-officielle. 



La famille royale belge fut accueillie par le bourgmestre de Cobourg puis a pris place dans la Salle des fêtes de l'Hôtel de ville. Une réception rassemblait environ 200 personnes. Répondant à l'allocution effectuée par le bourgmestre cobourgeois, le roi Baudouin prononça ce discours en allemand : 



« Monsieur le bourgmestre, ma famille et moi sommes très touchés de votre aimable accueil et du beau souvenir de notre passage à Cobourg que vous avez eu la gentillesse de nous offrir. Je découvre aujourd’hui avec émotion cette ville de Cobourg où ont vécu mes ancêtres, dont Léopold Ier, fondateur de la dynastie belge. C’était à l’époque romantique et votre ville me parait avoir conservé bien des traces de cette période riche en émerveillements, en imagination, en générosité. 

De la générosité comme aussi de la clairvoyance, il en fallut sans doute à Léopold de Saxe-Cobourg, ce grand politique européen, pour jurer de défendre un pays qui venait d’accéder à l’indépendance et risquait d’être l’enjeu de nouveaux conflits. Mais ce pays, la Belgique, est enraciné dans l’Histoire et habité par un peuple travailleur, entreprenant, passionné de liberté. Grâce à quoi mon aïeul put respecter son serment et ses successeurs après lui, depuis cent cinquante ans. 

Cet anniversaire nous donne la joie de retourner aux sources, de vous rencontrer tous et de découvrir Cobourg, berceau de notre famille. En souvenir de cette journée qui restera pour moi mémorable, permettez-moi, Monsieur le bourgmestre, de vous remettre pour les archives de la ville le fac-similé de cent dix lettres inédites de Léopold Ier, roi des Belges. » 



Le roi Baudouin, lui, reçut des dessins d’artistes contemporains évoquant la famille Saxe-Cobourg. Après la traditionnelle signature du livre d'or de la ville, un déjeuner au château d'Ehrenbourg attendait la famille royale, auquel était présents les autorités locales, l'ambassadeur belge ainsi que l'ambassadeur allemand en Belgique. Ensuite, le couple royale et les princes ont visité la forteresse de Cobourg qui fut la résidence des comtes de Saxe jusqu'en 1547 et où Luther trouva un temps refuge. La journée s'est terminée par la découverte d'un autre château, celui de Niederfüllbach, et par une promenade dans la région de Vierzehnheiligen puis de Bamberg.