Roi et Reine des Belges
Par décret du Congrès National du 29 janvier 1831, le titre qui fut choisi pour le futur souverain du jeune État belge fut celui de « Roi des Belges », plutôt que le titre de « Roi de Belgique ». Cette dénomination avait pour but de faire référence au caractère constitutionnel de la charge royale en Belgique : le Roi serait élu par le Congrès National, et par extension, le Roi devrait donc sa charge au peuple belge. Il est d'ailleurs possible d'établir un parallèle avec le titre de « Roi des Français » que le roi Louis XVI porta de 1791 à 1792 dans le cadre d'une éphémère monarchie constitutionnelle, ainsi que le roi Louis-Philippe Ier de 1830 à 1848. Nul doute que le Congrès National s'inspira de l'expérience française.
Le Roi possède le prédicat de « Majesté », tout comme son épouse qui devient « Reine des Belges » par son mariage, à l'exception de Lilian, seconde épouse du roi Léopold III, qui préféra être princesse plutôt que reine (voir plus loin). Il convient donc de parler de « Sa Majesté Philippe, Roi des Belges » et de « Sa Majesté Mathilde, Reine des Belges ». Cependant, le titre d'un roi ayant abdiqué - et le cas échéant son épouse - ou la veuve d'un roi sont quelques peu différents. Ainsi, suite à son abdication, le sixième Roi des Belges est dénommé « Sa Majesté le Roi Albert II ». Quant au cas des reines douairières, on parlera par exemple de « Sa Majesté la Reine Paola ».
Il convient également de s'attarder sur les noms officiels des souverains belges, et plus particulièrement sur leur « numérotation ». La dénomination exacte de leurs noms se retrouve dans les arrêtés royaux que les monarques sanctionnent et promulguent. Ainsi, se sont succédé les rois « Léopold Ier », « Léopold II », « Albert », « Léopold III », « Baudouin », « Albert II » et « Philippe ». Les souverains portant un prénom n'ayant pas été porté par l'un de ses prédécesseurs ne portent pas durant leur règne de « numéro ». Cependant, Léopold Ier choisit en 1831 de s'affubler d'un « Premier », faisant référence au tout premier souverain de la dynastie belge. Notons par ailleurs que la dénomination d'un monarque (et de manière extensive d'un membre de la famille royale belge) peut se décliner selon les trois langues nationales. Ainsi, pour le souverain actuel dont le prénom peut avoir une orthographe différente selon les langues, il s'agira de « Philippe » pour les francophones, de « Filip » pour les néerlandophones et de « Philipp » pour les germanophones.
Depuis l'abrogation de la loi salique le 21 juin 1991, les femmes peuvent désormais accéder au trône. Cela sera le cas avec Elisabeth, la fille aînée du roi Philippe et de la reine Mathilde. Elle deviendra alors « Sa Majesté Elisabeth, Reine des Belges ». Cette première posera le problème du titre du prince consort. A l'instar des nombreux cas dans l'histoire contemporaine des cours européennes et les titres disponibles en Belgique, cet individu portera très certainement le titre de « Prince de Belgique », avec le prédicat d' « Altesse Royale », qui lui sera octroyé dès son mariage. Un titre qui ne le différenciera cependant pas de ses beaux-frères.
La Constitution, par son article 87, prévoit que le Roi des Belges puisse devenir le chef d'un autre État avec l’assentiment des deux Chambres. Cette situation se produisit sous le règne de Léopold II. En effet, avec l'assentiment des Chambres, il devint également souverain de l'Etat Indépendant du Congo de 1885 à 1908. Le roi Léopold II avait un certain temps caressé l'idée de faire naître une monarchie bicéphale. Il songea en effet de marier l'héritier putatif au trône de Belgique, son neveu le prince Albert, avec sa petite-fille l'archiduchesse Elisabeth-Marie d'Autriche-Hongrie. Le Congo aurait alors servit de dot et serait donc passé au futur roi Albert, puis à leur descendance. Ce projet fumeux, qui aurait allongé la titulature du Roi des Belges, a été avorté dès 1900.
Prince et Princesse de Belgique
Fait étonnant, les titres de prince et princesse de Belgique ne sont apparus qu'en 1891. Jusqu'à l'époque, non seulement le patronyme des membres de la famille royale était « de Saxe-Cobourg-et-Gotha » (à l'origine « von Sachsen-Coburg-und-Gotha ») mais ceux-ci ne possèdaient uniquement que leurs titres allemands dits originaires, à savoir « Duc en Saxe » et « Prince de Saxe-Cobourg-et-Gotha ». Ce fut sur proposition du gouvernement qu'un arrêté royal a vu le jour le 14 mars 1891 afin que la famille royale soit davantage ancrée par ses titres en Belgique. Cet arrêté prévoit que « dans les actes publics et privés qui les concernent, les princes et les princesses issus de la descendance masculine et directe de feu S.M. Léopold Ier, seront qualifiés de princes et princesses de Belgique, à la suite de leurs prénoms et avant la mention de leurs titres originaires [...] ».
Les membres de la famille royale de l'époque ont donc reçu le titre de « Prince de Belgique » ou de « Princesse de Belgique », l'arrêté royal de 1891 ayant une portée rétroactive. Notons que le prince Baudouin, neveu du roi Léopold II et qui fut considéré comme l'héritier putatif jusqu'à son décès inopiné en janvier 1891, ne s'est jamais vu remettre officiellement le titre de « Prince de Belgique ». D'ailleurs, pour preuve, seuls ses titres allemands figuraient sur son faire-part de décès. Notons également que ces titres princiers sont également portés par un Roi et une Reine. Se transmettant par voie masculine, le titre s'obtient alors automatiquement et personnellement pour les conjointes : ainsi, par exemple, l'épouse du prince Albert de Belgique, futur souverain, devint lors de son mariage en 1900 la « Princesse Elisabeth de Belgique », et non la « Princesse Albert de Belgique ». Dans le cas hypothétique d'une adoption, l'individu adopté pourrait jouir du titre princier belge tout en ne pouvant pas prétendre au trône.
Suite à l’abrogation de la loi salique le 21 juin 1991, des modifications ont été apportées au niveau de l'octroi de ces titres dynastiques. Désormais, ils se transmettent depuis la descendance directe du prince Albert de Belgique, futur Albert II, aussi bien par voie masculine que féminine. Cette disposition va à l'encontre des règles habituelles d’octroi des titres nobiliaires en Belgique. De cette manière, les deux enfants de la princesse Astrid nés avant cet arrêté, à savoir Amedeo en 1986 et Maria-Laura en en 1988, ont obtenu le titre de « Prince de Belgique » et de « Princesse de Belgique » de manière rétroactive, en même temps qu'ils ont intégré l'ordre de succession au trône. Quant aux trois enfants nés après 1991, à savoir Joachim, Luisa-Maria et Laetitia-Maria, ils obtinrent automatiquement à leur naissance ces titres grâce à leur mère. Et à l'avenir, les nièces du roi Philippe pourront ainsi transmettre elles-aussi leur titre, sauf si un jour un nouvel arrêté royal est adopté afin de limiter le nombre de Princes et Princesses belges en se focalisant sur la descendance d'un membre de la famille royale.
Mais, autre conséquence de l'arrêté royal de 1991, le titre princier ne se transmet plus automatiquement aux conjointes. La dernière Princesse a l'être devenue automatiquement par mariage est la princesse Léa qui a épousé le prince Alexandre en mars 1991. Désormais, le Roi s'arroge le droit de conférer ou non un titre princier pour le conjoint d'un Prince ou d'une Princesse de Belgique. Ainsi, le roi Albert II a titré son beau-fils, l'archiduc Lorenz, « Prince de Belgique » par un arrêté royal du 10 novembre 1995. Il fit de même avec ses deux belles-filles, Mathilde d'Udekem d'Acoz et Claire Coombs, titrées « Princesse de Belgique » respectivement par les arrêtés royaux du 8 novembre 1999 et du 1er avril 2003. La fin de l'automaticité de la transmission du titre par mariage devrait aller de pair avec un octroi de ce titre aux conjoints les plus proches du Roi, comme un beau-fils ou une belle-fille. Ainsi, le roi Philippe n'a pas titré l'épouse du prince Amedeo en 2014, qui ne peut être qu'appelée « Princesse Amedeo de Belgique », même si rien ne l'empêche de prendre une telle décision par la suite.
Duc et Duchesse en Saxe & Prince et Princesse de Saxe-Cobourg-et-Gotha
Comme évoqué précédemment, les titres allemands de la famille royale étaient les seuls qu'elle possédait jusqu'en 1891, moment à partir duquel ils passèrent au second plan, derrière les éventuels titres historiques (voir plus loin) et après un titre princier belge. Les titres allemands étaient celui de « Duc en Saxe » ou de « Duchesse en Saxe » (et non « Duc de Saxe » réservé à la branche aînée de la Maison de Saxe) et de « Prince de Saxe-Cobourg-et-Gotha » ou de « Princesse de Saxe-Cobourg-et-Gotha » (auparavant « Saxe-Cobourg-Saalfeld » avant que le titre ne soit modifié en 1826 suite à l'échange du duché de Saalfeld contre celui du duché de Gotha).
Suite à la Première Guerre Mondiale, le roi Albert ne désira plus faire usage de ces titres allemands. Cette décision n'a jamais été entérinée officiellement. Il s'agit juste d'une décision verbale du souverain le 22 avril 1921, notifiée au ministre des Affaires étrangères par le chef de cabinet du roi. Ces titres ne se retrouvèrent pas dans l'acte de décès du roi Albert en 1934, ni dans les actes de naissance des enfants du prince Léopold et de la princesse Astrid. Mais il s'agit d'une abrogation officieuse, sans fondement juridique, d'ailleurs tout prince ou princesse de Belgique pourrait - juridiquement - prétendre à ces titres allemands. Lors du remariage du roi Léopold III avec Lilian Baels en 1941, les titres allemands furent mentionnés. Outre le titre de « Princesse de Rethy » (voir plus loin), le monarque désirait que son épouse puisse obtenir les titres de « Duchesse en Saxe » et de « Princesse de Saxe-Cobourg-et-Gotha ». La princesse Lilian n'usa jamais de ces titres allemands et ils ne se retrouvèrent pas dans l'acte de naissance du prince Alexandre, né en 1942. Le roi Léopold III pensait à juste titre qu'il pouvait prétendre à ces titres, mais il s'agissait là d'une maladresse en temps de guerre qui fut l'un des reproches adressés au roi lors de la Question Royale.
Les titres historiques
Afin de ressusciter d'illustres titres belges et d'en parer la jeune famille royale d'origine allemande, un arrêté royal du 16 décembre 1840 décerna des titres historiques aux deux fils du roi Léopold Ier : le titre de « Duc de Brabant » pour son fils aîné, le futur Léopold II, et le titre de « Comte de Flandre », pour le prince Philippe.
Le titre de « Duc de Brabant » est destiné au fils aîné du Roi, et non pas à l'héritier du trône. Ainsi, lorsqu'il fut héritier de 1891 à 1909, le futur roi Albert, en tant que neveu du roi Léopold II, n'a pas porté ce titre. Les détenteurs successifs du titre furent le prince Léopold (futur Léopold II) de 1840 à 1865, le prince Léopold (fils aîné du roi Léopold II) de sa naissance en 1865 à sa mort en 1869, le prince Léopold (futur Léopold III) de l'accession au trône de son père en 1909 à 1934, le prince Baudouin (futur roi Baudouin) de l'accession au trône de son père en 1934 à 1950 et le prince Philippe (actuel roi Philippe) de l'accession au trône de son père en 1993 et l'abdication de ce-dernier en 2013. Depuis cette date, et grâce à l’abrogation de la loi salique en 1991, c'est la princesse Elisabeth qui porte le titre de « Duchesse de Brabant ». S'il devait s'avérer que le détenteur du titre décède prématurément, il reviendrait alors à son fils ou sa fille aîné(e).
Le titre de « Comte de Flandre » fut porté par le prince Philippe (frère de Léopold II) jusqu'à sa mort en 1905. Désireux de perpétuer la tradition, le roi Albert décida d'octroyer ce titre à son second fils, Charles, suite à son avènement en 1909. Le prince Charles porta son titre jusqu'à son décès en 1983. Un arrêté royal du 12 juin 1859 accordait un nouveau titre : « Comte de Hainaut ». Il fut décerné au premier petit-fils du roi Léopold Ier et fils du futur Léopold II. Il le porta jusqu'à l'avènement de son père en 1865, moment à partir duquel il se vit octroyer le titre de « Duc de Brabant ». Le 10 septembre 1930, un arrêté royal automatisa la décision de 1859 : le titre est de nouveau accordé au prince Baudouin, le petit-fils aîné du roi Albert Ier et fils du futur Léopold III. Il porta ce titre jusqu'à l'avènement de son père en 1934 pour le troquer contre le titre de « Duc de Brabant ».
A son accession au trône en 1934, le roi Léopold III a deux fils. Le premier Baudouin, a pu compter sur des titres historiques en tant que fils aîné du duc de Brabant de l'époque puis en tant que fils aîné de roi. Afin de perpétuer la tradition, le roi Léopold III désira attribuer aussi un titre historique à son second fils, Albert. Le titre de « Comte de Flandre » étant détenu par son frère, le prince Charles, le souverain créa un quatrième titre historique par arrêté royal du 7 juin 1934 : « Prince de Liége ». Ce titre non seulement rappelait l’illustre principauté de Liège, mais voulait aussi honorer la résistance liégeoise lors de la Première Guerre Mondiale. L'orthographe de la ville correspondait à l'ancienne orthographe et possédait donc un accent aigu (« Liége » au lieu de « Liège »).
Ces titres historiques sont personnels et ne peuvent être transmis à la descendance. Ils passent avant ceux de « Prince de Belgique » et sont abandonnés lorsque le détenteur se voit octroyer un autre titre historique ou lorsqu'il accède au trône. Comme pour le titre de « Reine des Belges » ou de « Prince de Belgique » et « Princesse de Belgique » (de 1891 à 1991), les conjoints obtiennent automatiquement ces titres. Dès lors, lorsque la princesse Elisabeth qui porte le titre de « Duchesse de Brabant » se mariera, son époux deviendra dans la logique des choses « Duc de Brabant ». Cette situation est similaire, par exemple, au cas de la princesse héritière Victoria de Suède : depuis leur mariage, elle et son époux, jouissent du titre de Duchesse et Duc de Västergötland.
Un arrêté royal du 16 octobre 2001 a abrogé trois des quatre titres historiques « pour tenir compte de l'évolution constitutionnelle du pays ». Les titres de « Comte de Flandre », « Comte de Hainaut » et « Prince de Liége » sont donc abandonnés parce qu’il était possible de les rattacher à des provinces actuelles belges, certes différentes géographiquement de la principauté et des comtés historiques visés, se trouvant d'un côté ou de l'autre de la frontière linguistique. Seul le titre de « Duc de Brabant » persiste. En effet, le Brabant, anciennement une province unifiée, a été séparé en deux : le Brabant flamand et le Brabant wallon. Dès lors, ce titre ducal reste neutre dans un climat de tensions linguistiques au sein du pays. Par ailleurs, ces titres n'avaient plus refait surface lors de l'accession au trône du roi Albert II en 1993.
Princesse de Rethy
Le roi Léopold III et Lilian Baels étaient conscients que suite à leur mariage, les Belges accepteraient mal que la seconde épouse du souverain porte le titre de « Reines des Belges », la mémoire de la reine Astrid étant encore très vivace dans les esprits. Le roi décida de la titrer « Princesse de Rethy ». La famille royale empruntait depuis longtemps ce patronyme afin de passer incognito à l'étranger. Ainsi le roi Albert se faisait appeler « Comte de Rethy » lors de ses voyages privés, en référence à des terres que la famille possédait à Retie, en Campine anversoise. Le roi Léopold III a par ailleurs voulu également ajouter à sa titulature le titre de « Prince de Rethy » afin de rendre hommage à son épouse, ce qui ne fut pas fait. Plusieurs personnes ont remis en cause la validité de l'octroi de ce titre puisque le souverain était alors en impossibilité de régner. Ce titre ne serait donc que de courtoisie. Par ailleurs, ce titre n'a pas été transmis à leur descendance qui n'en a jamais fait usage.
Prince Royal
C'est le titre qui fut attribué au prince Baudouin, lorsque son père, le roi Léopold III, lui délégua ses pouvoirs royaux en l'attente de son abdication. Exerçant alors la lieutenance, le prince Baudouin porta ce titre du 10 août 1950 au 16 juillet 1951, date à laquelle son père a abdiqué et où il est devenu roi. Il semble que ce titre ait également été abusivement attribué au prince Louis-Philippe-Léopold (premier enfant du roi Léopold mort en bas âge) et le prince Léopold (fils unique du roi Léopold II mort à neuf ans).
Les titres autrichiens de la princesse Astrid et de sa famille
Le prince Lorenz, époux de la princesse Astrid, a transmis ses titres autrichiens à son épouse et à ses enfants. Né de Habsbourg-Lorraine, le prince Lorenz est « Archiduc d'Autriche-Este », « Prince Impérial d'Autriche » et « Prince Royal de Hongrie et de Bohême » et « Duc de Modène » depuis le décès de son père en 1996, sans oublier le titre de « Prince de Belgique » qui lui a été octroyé en 1995. Selon l'arrêté royal de 1995, il est qualifié de « Prince de Belgique à la suite des noms et titres qui lui sont propres ».
Son épouse, la princesse Astrid, peut prétendre par mariage aux titres d' « Archiduchesse d'Autriche-Este », de « Princesse Impériale d'Autriche », de « Princesse Royale de Hongrie et de Bohême » et de « Duchesse de Modène ». Quant à leurs enfants, outre le titre de « Prince(sse) de Belgique », ils disposent également de celui d' « Archiduc(hesse) d'Autriche », de « Prince(sse) Impérial(e) d'Autriche », de « Prince(sse) Royal(e) de Hongrie et de Bohême » et de « Prince(sse) de Modène » (dont le prince Amadeo est l'héritier du titre de « Duc de Modène »). Tout comme leur époux ou père, leur prédicat est aussi celui d' « Altesse Impériale et Royale ».
Cependant, l'usage veut que la princesse Astrid et ses enfants ne portent uniquement que leur titre belge lorsqu'ils sont en Belgique et qu'ils portent le simple prédicat d' « Altesse Royale ». Le prince Lorenz, malgré le fait que son titre de « Prince de Belgique » vient, selon l'arrêté royal de 1995, après ses autres titres, a adopté le même usage que son épouse et ses enfants. A noter, par ailleurs, que les enfants de la princesse Astrid portent le nom patronymique « de Belgique » et non pas « de Habsbourg-Lorraine ».