29 décembre 2012

Le mariage religieux de l'archiduc Christoph d'Autriche

Fervents catholiques, cette cérémonie religieuse relevait un caractère très spécial pour Christoph et Adélaïde. Il y a cinq ans, ils se sont d'ailleurs rencontré au sein de Jeunesse-Lumière, une école de prière et d'évangélisation liée au Renouveau Charismatique. Tous deux y ont passé une année sabbatique pour approfondir leur spiritualité. Ils ont également fréquenté la communauté de L'Arche qui s'occupe de personnes handicapées mentales. Le prévôt de la communauté des Oratoriens, le père Bruno Gonçalves, a indiqué à cet effet que les époux avaient « un engagement catholique fort. Ils sont tous deux très simples et très humbles. Ils possèdent la grâce de se mettre en situation face à leurs interlocuteurs. Ils sont comme tous les jeunes de leur époque. Leur champ ecclésial est très large. Ils sont transversaux ». La veille, lors du mariage civil, le maire avait rappelé que les époux s'étaient découverts à Jeunesse-Lumière. S'adressant à l'archiduc Christoph, il avait indiqué : « Vous avez peu à peu appris à vous connaître et après quelques mois la magie a fait son oeuvre. A la fin de l'année sabbatique, vous vous être déclaré Christophe ». Cette histoire a donc débouché le 5 mars 2011 aux fiançailles, annoncées lors d'une réunion de famille à Bruxelles le 22 décembre en même temps que les fiançailles de l'archiduc Imre, frère aîné de Christoph. 

Le 29 décembre 2012, les portes de la basilique Saint-Epvre de Nancy avaient été ouvertes dès 10 heures pour permettre l'entrée des Nancéiens désireux de communier avec le couple. L'édifice fut pris d'assaut et il ne resta très vite que les sièges réservés aux invités. Parmi ces curieux, peut-être se trouvaient des personnes qui, bien plus jeunes, avaient assisté plus de soixante ans auparavant dans les rues de Nancy au cortège formé à l'occasion du mariage de l'archiduc Otto d'Autriche et de la princesse Regina de Saxe-Meiningen. Deux portraits du bienheureux empereur Charles et de l'impératrice Zita, dont la cause en béatification a été ouverte en 2009, avaient été installés sur des piliers de la basilique. A l'extérieur, la presse estima à un millier les badauds présents de part et d'autre du parvis. Quelques minutes plus tard, la valse des invités pouvait commencé.



Les invités de la veille au mariage civil étaient naturellement présents. Bien que sa présence n'avait pas été annoncée par la Cour grand-ducale, la grand-duc Jean avait tout de même effectué le déplacement, mais il entra par une porte latérale, comme lors du mariage de Guillaume et Stéphanie. Les autres invités étaient ceux-ci : le comte et la comtesse Rodolphe de Limburg Stirum (sœur et beau-frère du marié, absents du mariage civil) avec leur fils Léopold, le prince Nikolaus et la princesse Margaretha de Liechtenstein et leurs enfants Maria Anunciata, Marie-Astrid et Josef, le prince Guillaume et la princesse Sibilla de Luxembourg et leurs enfants Paul-Louis et Jean, les princes Wenceslas et Carl-Johann de Nassau (fils du prince Jean de Luxembourg), l'archiduchesse Alexandra (tante du marié), l'archiduchesse Constanza (tante et marraine du marié) avec son époux le prince Franz Joseph Auersperg-Trautson et leurs filles Ladislaya, Eleonora et Anna Maria, l'archiduc Carl-Christian et l'archiduchesse Estelle (fils et belle-fille de l'archiduc Rudolf) et leur fille Zita, la princesse Sophie de Hohenberg (fille de feue la princesse Elisabeth de Luxembourg) et sa famille, la comtesse Anita Holstein-Ledreborg (fille de la princesse Marie-Gabrielle de Luxembourg), le prince et la princesse de Ligne et leurs enfants Alix et Henri, l'archiduc Istvan et l'archiduchesse Paola (fils et belle-fille de feu l'archiduc Félix) et leur fille Margaretha, l'archiduchesse Viridis (fille de feu l'archiduc Félix) avec son époux et son fils aîné Carl-Leopold, le prince et la princesse Philippe de Liechtenstein, le duc et la duchesse de Croÿ, le prince Nicholas de Roumanie, etc.
Ensuite, ce fut enfin au tour du père du marié, l'archiduc Carl-Christian d'Autriche, donnant le bras à la mère d'Adélaïde, Mme Odile Drapé-Frisch. Accompagnant son fils, la princesse Marie-Astrid avait choisi de porter la tenue qu'avait choisi sa mère, la grande-duchesse Joséphine-Charlotte, lors de la cérémonie d'abdication de son époux en 2000. Et enfin, la Daimler grand-ducale déposa la mariée et son père, Philippe Drapé-Frisch, actuellement le deuxième conseiller de l'ambassadeur de France en Arabie Saoudite. La nouvelle archiduchesse portait une robe aux lignes pures en satin duchesse, signée par Diane Lelys. La confection avait déjà commencé au mois d'avril, moment à partir duquel Adélaïde est entrée en contact avec cette maison parisienne, par l'intermédiaire d'un couple d'amis de ses parents. La robe était agrémentée d'un voile de famille, qui a appartenu jadis à l'impératrice Eugénie, déjà porté par les archiduchesses Marie-Christine et Kathleen lors de leurs mariages. Le grand-duc Henri avait mis à la disposition de sa nièce par alliance le petit diadème aux motifs floraux des collections grand-ducales. Sa sœur Aliénor Drapé-Frisch officiait comme demoiselle d'honneur.


La mariée et son père ont remonté le long tapis rouge déroulé dans l'allée centrale de la nef. Au niveau de l'autel, elle rejoignit Christoph et la cérémonie put alors débuter. Elle était présidée par Mgr Jean-Louis Papin, évêque de Nancy et de Toul, entouré de pas moins seize cocélébrants, vingt-sept servants d'autel et deux enfants de chœur. La Congrégation de l'Oratoire de Nancy, à qui est confiée la basilique Saint-Epvre et la chapelle ducale des Cordeliers, était bien représentée parmi les cocélébrants avec notamment le père Bruno Gonçalves (prévôt de la communauté), le père François Weber (curé de Saint-Epvre), le père Jacques Bombardier, le père Arnaud Mansuy ou encore le père David Vaimbois. Le père Daniel-Ange, fondateur de Jeunesse-Lumière, était également présent. L'homélie a été prononcée par un ami du couple, l'abbé Christian Mahéas, aumônier de la communauté de L'Arche, mais aussi du lycée Montaigne à Paris et d'un groupe de scouts unitaires. Des Scouts d'Europe se trouvaient d'ailleurs sur le parvis de l'église lors de l'entrée des invités.

Ayant choisi la veille son frère Alexander comme témoin, Christoph fit appel à son frère l'archiduc Imre pour la cérémonie religieuse. Le marié avait également choisi son cousin le prince Louis de Luxembourg, avec qui il s'entend particulièrement bien, parmi ses cinq témoins. Les trois autre témoins étaient des amis que Christoph connaissait depuis son passage par l'Institut Philanthropos à Fribourg ou depuis ses années au collège Saint-Bonnet. La mariée, elle, avait opté pour sa sœur Laetitia Drapé-Frisch, sa cousine Anne-Cécile Le Bihan et deux amies rencontrées également lors de son passage à l'Institut Philanthropos. La première lecture, tirée du livre de la Genèse, a été effectuée par un témoin et ami du marié. La seconde, extraite de l'épître de Saint-Jean aux Corinthiens, a été assurée par la sœur de Christoph, la comtesse Rodolphe de Limburg Stirum. L'accompagnement musical était assuré par l'organiste de la basilique, le groupe a cappella voxpoP et la chorale de Philanthropos. Au niveau des chants, l'hymne chrétien Adeste Fideles ou encore l'Ubi Caritas de Duruflé ont été entonnés. C'est le primat de Lorraine, Mgr Papin, qui recueillit l'échange des consentements des époux. S'en suivit une prière adressée à Dieu « pour les bonnes mamans et bons papas qui n'ont pu être présents » mais aussi pour la Lorraine et l'Europe. Avant la signature des registres, les jeunes mariés se sont recueillis un instant auprès de l'autel de la Vierge, un présent de l'impératrice Elisabeth d'Autriche en souvenir de la robe de baptême en dentelle de Lunéville offerte à sa fille Marie-Valérie par le curé de Saint-Epvre de l'époque.

Embed from Getty Images


Après une cérémonie de près de deux heures, les mariés sont sortis en compagnie des enfants d'honneur, habillés par Mme Vallette d'Osia, avec parmi lesquels se trouvaient les princes Jean de Nassau (fils du prince Guillaume et de la princesse Sibilla de Luxembourg), le prince Noah de Nassau (fils du prince Louis et de la princesse Tessy de Luxembourg), ainsi que l'une des filles de l'archiduchesse Constanza d'Autriche. Lors de leur sortie, saluée par les cloches de la basilique, se trouvaient sur le parvis des représentants du Débuché de Nancy avec leurs trompes de chasse. Ensuite, les mariés, leurs parents et les enfants d'honneur se sont rendus à l'hôtel de ville pour une nouvelle apparition au balcon. Là, ils ont encore offert à la foule un baiser, furtif, mais moins prude que la veille. Une cérémonie s'est ensuite déroulée à l'hôtel de ville avant que les invités ne gagnent le restaurant du Grand Hôtel de la Reine. Cette journée s'est clôturée par une soirée de gala.

Embed from Getty Images

Des photos de la cérémonie religieuse, de la réception à l'hôtel de ville et de la soirée de gala : site du Tageblatt 

Merci au père Bruno Gonçalves, recteur de la basilique, pour ses rectifications et ses précieuses informations
Merci également à Olivier Béna, passionné par les familles royales, qui avait fait le déplacement à Nancy

Le mariage civil de l'archiduc Christoph d'Autriche

La ville de Nancy a été choisie pour ce mariage. Parce que la mère de la mariée est originaire de Lunéville, mais aussi parce que la famille de l'archiduc Christoph, petit-fils du grand-duc Jean, entretient des liens particuliers avec l'ancien duché de Lorraine. Dans une interview à France 3 Lorraine, le père du marié, l'archiduc Carl-Christian, a déclaré : "Les liens avec la Lorraine du côté des Habsbourg-Lorraine sont très anciens. Notre chef de famille, l'archiduc Otto qui est malheureusement décédé l'année passée, était très attaché à la Lorraine. Et mon grand-père l'empereur Charles avait encore rappelé avant de mourir de ne jamais oublier la Lorraine, de garder des liens et ils sont restés étroits depuis des siècles." Un ami de la famille, le baron Bernard Guerrier de Dumast, industriel, a fait le nécessaire pour que le mariage ait lieu dans cette ville. Le couple a en effet dû obtenir une dérogation pour se marier à Nancy.


Civil wedding of Archduke Christoph of Austria to Adelaide Drape-Frisch in the City Hall of Nancy Civil wedding of...


Le vendredi 27 décembre 2012 au matin, les fiancés se sont retrouvés devant l'église des Cordeliers, là où s'étaient unis en grande pompe en 1951 l'archiduc Otto et la princesse Regina de Saxe-Meiningen. Il s'agissait d'un moment que le couple a voulu privé. Seuls les parents des futurs époux étaient présents, ainsi que le maire, l'évêque de Nancy et de Toul et un nombre restreint de personnalités. Christoph et Adélaïde ont tout d'abord prié dans la chapelle, puis sont descendus dans la crypte. Il s'agissait d'un moment de recueillement auprès des tombeaux des ducs de Lorraine. Comme le veut la tradition pour celles qui épousent un Habsbourg-Lorraine, Adélaïde a déposé son bouquet, fait de roses, sur l'un des tombeaux. Adélaïde a précisé : "C'était très émouvant car les racines sont très profondes ici et on l'a bien senti d'ailleurs à Nancy et dans toute la Lorraine. Donc c'était un moment très important de pouvoir venir aussi un peu remercier les ancêtres de mon fiancé grâce auxquels nous sommes ici aujourd'hui".

Le mariage civil s'est déroulé le 28 décembre à 17 heures dans la salle des mariages de l'hôtel de ville. Il a été célébré par le maire André Rossinot. La cérémonie s'est déroulée de manière privée, entourée de la famille proche. Outre ses parents, Christoph avait au tour de lui ses frères Imre (présent avec son épouse Kathleen) et Alexander (son témoin) ainsi que sa sœur Gabriella. Son oncle l'archiduc Rudolf était aussi de la partie avec son épouse et ses enfants Priscilla, Michael et Franz-Ludwig, tout comme sa tante l'archiduchesse Alexandra. Son oncle et parrain, le grand-duc Henri, avait fait le déplacement comme prévu avec la grande-duchesse Maria Teresa, le grand-duc héritier Guillaume et la grande-duchesse héritière Stéphanie, le prince Félix et la princesse Claire, le prince Louis et la princesse Tessy, la Alexandra et le prince Sébastien. L'archiduchesse Yolande, née princesse de Ligne, qui fêtera l'année prochaine ses 90 ans, avait tenu à voir s'unir son petit-fils. Par contre, tout comme pour le mariage civil de Guillaume et Stéphanie en octobre, le grand-duc Jean n'était pas présent.

Une fois unis civilement, les mariés sont apparus au balcon de l'hôtel de ville avec leurs parents respectifs, le couple grand-ducal et le maire de Nancy. Et ce pour le plus grand plaisir de nombreux badauds ou de connaisseurs qui ont parfois fait un long chemin jusque dans la capitale du duché de Lorraine. Christoph et Adélaïde ont d'ailleurs offert un baiser depuis le balcon. La famille a ensuite regagné le Grand Hôtel où elle réside durant les festivités. 

La cérémonie religieuse aura lieu le 29 décembre à 11 heures. Les portes de la basilique seront ouvertes au public une heure avant le début de la cérémonie. On sait déjà que la mariée portera une robe signée par la parisienne Diane Lelys et qu'elle arborera un diadème prêté par la famille grand-ducale. Au niveau des invités, on attend naturellement de nombreux cousins, le prince et la princesse de Ligne, des princes de Croÿ, d'Arenberg et de Merode, le prince et la princesse Philippe de Liechtenstein ou encore le prince Nicolas de Roumanie.

28 décembre 2012

Les voeux du Roi et de la Reine

Comme l'année dernière, les Souverains ont choisi de faire figurer leurs petits-enfants sur leur carte de voeux. Cette année, des photos issues des albums privés de la famille ont été sélectionnées.
 

27 décembre 2012

Félix et Claire : séance photo pour les nouveaux fiancés

Ce jeudi 27 décembre 2012, les nouveaux fiancés de la famille grand-ducale, le prince Félix et Mademoiselle Claire Lademacher, ont posé devant les photographes au château de Berg. L'information avait circulé la veille, en soirée. Comme pour Guillaume et Stéphanie quelques mois auparavant, les fiancés et leurs familles se sont retrouvés dans la résidence du couple grand-ducal pour un déjeuner. Toute la famille grand-ducale était présente : le grand-duc Henri et la grande-duchesse Maria Teresa, le grand-duc héritier Guillaume et la grande-duchesse héritière Stéphanie, le prince Louis et la princesse Tessy, accompagnés de leurs fils les princes Gabriel et Noah, ainsi que la princesse Alexandra et le prince Sébastien. Malheureusement, le grand-duc Jean était absent, connaissant de plus en plus de difficultés, à bientôt 92 ans, pour se déplacer. Les parents de Claire, Hartmut et Gabriele Lademacher, étaient naturellement de la partie, accompagnés de leur fils qui se prénomme également Felix. Une vingtaine de journalistes et photographes avaient répondu à l'appel, dont des Belges, des Allemands, des Français et des Néerlandais.



L'article publié à l'occasion des fiançailles du prince Félix et de Claire Lademacher : lien

13 décembre 2012

Les fiançailles du prince Félix et de Claire Lademacher

Ce 13 décembre 2012 au matin, la Maréchalat de la Cour a annoncé par communiqué que « Leurs Altesses Royales le Grand-Duc et la Grande-Duchesse, ont la très grande joie d’annoncer les fiançailles de Leur fils, Son Altesse Royale le Prince Félix, avec Mademoiselle Claire Lademacher ». Les fiançailles auraient été scellées quelques jours avant cette annonce. 

Fille d'Hartmut et de Gabriele Lademacher, Claire Margareta est née le 21 mars 1985 à Filderstadt en Allemagne. Son enfance, elle l'a passée avec sa famille à Usingen. Son père a fait fortune en lançant sa propre entreprise Lademacher Hertel Specifications (LHS) après avoir longtemps travaillé pour IBM. Il n'a pas abandonné les affaires pour autant après avoir vendu sa société à Ericsson en 2007. Il s'agit également d'un philanthrope qui a notamment aidé financièrement le développement de sa région natale, dans la banlieue de Cologne. La mère de Claire, elle, s'attache à promouvoir la culture.

Claire a effectué ses études primaires en Allemagne, puis sa famille s'est établite en 1995 à Atlanta, aux Etats-Unis. Elle a alors été scolarisée à l'Atlanta International School, un établissement qui a été aidé financièrement par son père pour la création de son centre artistique, dénommé le Lademacher Performing Arts Center. La famille est retournée s'installer en Allemagne en 1999 où Claire fréquenta la Frankfurt International School à Oberursel. Ses deux dernières années scolaires, elle les a effectuées à l'internat du Collège Alpin International Beau Soleil à Villars-sur-Ollon en Suisse. Une institution qu'avait déjà rejoint le prince Félix en 1998. C'est donc là qu'ils s'y sont rencontrés. Félix et Claire en sont sortis tous deux en 2003. A l'époque, ils appartenaient à la même classe. Claire y avait d'ailleurs remporté le prix de l'excellence. Le baccalauréat qu'elle a obtenu était surtout axé sur l'histoire, l'anglais, l'allemand, la psychologie et l'art.

Claire Lademacher au mariage de Guillaume et Stéphanie
en octobre 2012, aux côtés de la princesse Xenia Galitzine et de
son époux Alberto Matta Mayo
Photo : Laurent Blum / Luxemburger Wort
Claire décida ensuite d'effectuer un cursus en communication internationale à l'Université américaine de Paris. Après avoir obtenu sa licence en 2007, elle eut l'occasion de connaître ses premières expériences professionnelles au sein de la maison d'édition Condé Nast à New York, dans son département publicité à Munich, puis comme gestionnaire de projets chez IMG World à Berlin.

A la fin de l'année 2011, elle s'est inscrite à l'Université Regina Apostolorum de Rome afin d'y obtenir un master en bioéthique. Depuis 2009, elle avait d'ailleurs l'occasion de travailler pour la chaire de bioéthique et droits humains de l'UNESCO, notamment au niveau des domaines de la recherche, de la coordination événementielle et de la communication de l'organisation. Cette institution romaine a accueilli à partir d'octobre 2009 le prince Félix qui y a préparé en italien lui aussi un master en bioéthique.

La biographie communiquée par la Cour grand-ducale, nous apprend encore que Claire préparait lorsque les fiançailles ont été annoncées un doctorat sur les aspects éthiques du consentement au don d'organes. Les mois précédents les fiançailles, elle était d'aulleurs chercheuse invitée au sein du Kennedy Institute of Ethics de l'Université de Georgetown à Washington. Outre sa langue maternelle, la future épouse du prince Félix s'exprime aussi en anglais, en français et en italien. Très sportive, elle apprécie la danse et pratique le tennis, le volley-ball, le ski et le badminton. Claire Lademacher est inspirée par les thématiques à caractère social et culturel, ce qui lui a été inculqué par ses parents. Elle aime les voyages et a déjà eu l'occasion de s'impliquer au sein de projets humanitaires comme en Inde en 2002.

Félix et Claire regagnent le palais grand-ducal
à l'issue du mariage religieux de Guillaume et Stéphanie
Photo : RTL Télé Lëtzebuerg
Le prince Félix apparaissait en sa compagnie depuis plusieurs années. Claire Lademacher l'a ainsi accompagné à plusieurs reprises, notamment lors de mariages, ce qui lui permit de faire connaissance notamment avec les frères et la sœur du prince Félix. Lors du mariage du grand-duc héritier Guillaume en octobre 2012, Claire Lademacher figurait d'ailleurs parmi les invités. Après le mariage religieux, Félix et Claire avaient même regagné le palais grand-ducal ensemble. Ont-ils attendu que l'héritier au trône se marie avant d’officialiser leur relation ? Quelques semaines avant l'annonce officielle des fiançailles, le magazine allemand Bunte avait évoqué la possibilité d'un prochain mariage à la Cour grand-ducale, une information qui avait été relayée par une partie de la presse luxembourgeoise. L'année 2012 se clôture ainsi en beauté après le mariage de l'héritier au trône, mais aussi les mariages de deux fils de la princesse Marie-Astrid, les archiducs Imre et Christoph. 

25 novembre 2012

Le Palais Royal : le Petit Salon Blanc

Les Petit et Grand Salons Blancs se situent dans l'aile la plus ancienne du palais et faisaient partie à l'origine dans l'hôtel du ministre plénipotentiaire d'Autriche. En 1904, lorsque les travaux débutent pour une nouvelle façade, ces deux salons ont été détruits. Ils seront par la suite reconstruits, en accueillant les anciennes boiseries qui avaient préalablement été démontées. C'est à l'architecte Maquet qu'incombera la tâche de dessiner les plafonds en 1907.

(© D.R.)


Le Petit Salon Blanc est caractérisé par des tons blanc cassé et or. Datant de la fin du XVIIIe siècle, les plinthes et panneaux rectangulaires en chêne ont été réalisés sur base des dessins de Guimard. Les bas-reliefs au dessus des portes montrent des scènes enfantines de jeux. Un mobilier de style Empire est présent dans cette pièce, provenant de la dot de la reine Louise-Marie, un article présentant en détail ce mobilier français verra bientôt le jour.

Vue du salon qui permet d'apercevoir le portrait du roi des Français Louis-Philippe Ier tenant dans la main gauche une Histoire de France. Le souverain est peint à Claremont par Edouard Dubufe en 1849.
(© Antonio José da Conceição Ponte/tous droits réservés)


Durant le règne de Léopold II, ce salon réunissaient les plus précieux tableaux de la collection du souverain. Ainsi, se côtoyaient un Rubens, un Hobbema ou encore un Delacroix. Les portraits qui égaient aujourd'hui ce lieu représentent le roi Louis-Philippe Ier (Edouard Dubufe en 1849), la reine Louise-Marie (par Joseph Leroy en 1850), la comtesse Marie de Flandre (Gustaf Bregenzer en 1893) et sa soeur aînée, la princesse Stéphanie de Hohenzollern (peinte par copie de Gustaf Bregener d'une oeuvre de N. Sohn en 1882), et deux tableaux représentant la reine Marie-Amélie terminent cet inventaire (l'un qui est l'oeuvre de Charles-François Jalabert en 1882 et l'autre de Nicolas Gosse en 1831).

Le tableau (à gauche) de la comtesse de Flandre, née princesse Marie de Hohenzollern-Sigmaringen, portant une robe blanche et une fleur au corsage qui est une copie réalisée par Gustaf Bregenzer en 1893.
L'autre tableau (à droite) représente la princesse Stéphanie de Hohenzollern-Sigamringen (1837-1859), soeur aînée de la comtesse de Flandre et qui a épousé le roi Pedro V de Portugal. Le tableau est également une copie réalisée par Gustaf Bregenzer en 1882 sur base d'une oeuvre de N. Sohn.
(© Antonio José da Conceição Ponte/tous droits réservés)

Pastel ovale de Joseph Leroy en 1850 représentant la reine Louis-Marie en buste qui porte dans sa coiffure une guirlande de feuilles de lierre et une broche sur son corsage.
(© Antonio José da Conceição Ponte/tous droits réservés)

La reine Marie-Amélie réalisée par Nicolas Gosse en 1831. La souveraine pose dans une robe blanche et une étole en soie parée de plusieurs bijoux.
(© Antonio José da Conceição Ponte/tous droits réservés)

 
Des lustres en bronze doré et à cristaux, similaires à ceux qui se trouvent dans la Salle Empire, éclairent ce salon d'apparat. Ainsi que des appliques "Empire" en bronze doré qui illustrent des angelots supportant des bougies. A l'époque, des grandes candélabres de style Empire se trouvaient sur des consoles.

Vue du salon qui permet d'admirer le portrait de la reine Marie-Amélie âgée, acoudée à une table sur laquelle se trouve un portrait de son époux le roi Louis-Philippe. Il s'agit d'une oeuvre de Charles-François Jalabert datant de 1882.
(© Antonio José da Conceição Ponte/tous droits réservés)

15 novembre 2012

La Fête du Roi


Miniature de Saint-Léopold
(Trésor de l'abbaye de Klosterneuburg)
Sous le premier roi des Belges, Léopold Ier, le souverain était fêté le jour de son anniversaire, c'est-à-dire le 16 décembre. Le 8 mars 1866, un peu moins d'une année après la prestation de serment du roi Léopold II, Alphonse Vandenpeereboom, ministre de l'Intérieur, institue une "Fête de Sa Majesté" pour le 15 novembre, jour de la Saint-Léopold dans le calendrier liturgique germanique.

Saint-Léopold est né en 1073 à Melk en Autriche, il est le fils de Léopold II de Babenberg et d'Ida de Cham. A la mort de son père en 1095, il devient le 6ème margrave d'Autriche sous le nom de Léopold III. Il est considéré comme le fondateur de Vienne et sera très apprécié des ecclésiastiques : durant son règne il s'attache à une diffusion des instituts religieux, à l'introduction d'un monarchisme cistercien en Autriche et est à l'origine de divers lieux religieux comme l'abbaye de Mariazell. Il décède le 15 novembre 1136 et est inhumé en l'abbaye de Klosterneuburg, dont il a instigué jadis la construction. Il sera canonisé en 1484 et considéré comme le patron de la Basse-Autriche.

Quand le roi Albert Ier succède à son oncle Léopold II, il est décidé que la fête célébrant le monarque sera déplacée au 26 novembre. C'est le jour où est fêté Albert de Haigelorch, un bienheureux décédé en 1311, apparenté aux Hohenzollern, famille dont Albert Ier descend par sa mère, née Marie de Hohenzollern-Sigmaringen. Cette fête royale ne sera célébrée à cette date que par deux fois : en 1910 et 1911. En effet, la mère du roi étant décédée le 26 novembre 1912, la fête est alors déplacée au 15 novembre, date qui avait été choisie sous Léopold II.

Suite à la Première Guerre Mondiale, le 11 novembre, date de l'Armistice, s'impose comme un jour de commémoration en Belgique, et devient alors férié. A cette époque, la fête célébrant le souverain est également un jour férié, et les autorités trouvent inapproprié que deux jours fériés soient si proches. On déplace alors une nouvelle fois la date. Désormais, ce sera le 24 novembre, jour de la Saint-Albert. Il s'agit ici d'Albert de Louvain, fils du comte Godefroid III de Louvain, homme d'église belge qui a été chanoine de la cathédrale de Liège puis, en 1191, évêque de Liège à l'âge de 25 ans. Il a été assassiné le 24 novembre de l'année suivante par des émissaires de l'empereur Henri IV du Saint-Empire qui aurait préféré voir à sa place un autre candidat. Particularité belge, ce saint est fêté le 24 novembre en Belgique, alors qu'ailleurs la date du 21 novembre a été choisie. Il semblerait que ce choix de date, le troisième pour le règne d'Albert Ier, a été réalisé avec le concours du cardinal Mercier, primat de Belgique.

Sous Léopold III, dès l'année 1934, ce qui est désormais appelé la "Fête patronale de Sa Majesté le Roi" est de nouveau célébrée le 15 novembre. Durant la régence du prince Charles, le Conseil des ministres modifie l'appellation officielle en "Fête patronale de la Dynastie", plus communément appelée Fête de la Dynastie. Aujourd'hui encore, de nombreuses personnes utilisent cette dénomination, par erreur, comme l'indique une circulaire du ministre de l'Intérieur, datée du 28 décembre 1953, stipulant qu'il s'agit désormais de la "Fête du Roi". Le roi Baudouin, dès 1951, ne trouva pas judicieux de modifier la date de cette fête.

A l'heure actuelle, c'est toujours le 15 novembre qui est la date de la Fête du Roi. Ce jour a la particularité de coïncider avec la Saint-Albert, au niveau du calendrier général. Ce dernier, né Albert von Bollstädt, fut un éminent intellectuel du XIIIe siècle, accumulant les casquettes de dominicain, philosophe, naturaliste, chimiste et alchimiste. Professeur, il fut d'ailleurs le maître de Thomas d'Aquin. Béatifié en 1622, il est canonisé par le pape Pie XI en 1931. Ce détail permet de rattacher directement cette date au nom du souverain actuel, Albert II. C'est par attachement à la Belgique et à sa dynastie que la communauté germanophone de Belgique (dotée d'un parlement et d'un gouvernement) a choisi cette date pour fêter sa communauté.

Historiquement, le souverain et son épouse ne participent pas aux célébrations de la Fête du Roi, même s'il arrive que le couple royal fasse entorse à la règle. Albert II et Paola ont ainsi assisté au service religieux en 1993 afin de rendre hommage au roi Baudouin, en 2006 alors que la dynastie fêtait son 175ème anniversaire et en 2008 (le roi y était seul) à l’occasion des 15 ans de règne du roi.

Article d'un journal de l'époque
Très longtemps, cette journée a consisté en un Te Deum célébré en la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles, même s'il est arrivé que la cérémonie se déroule dans un autre lieu, comme en 1994 dans la basilique de Koekelberg. Exceptionnellement, dans le passé, la Fête du Roi a donné suite à des manifestations à l'étranger. Ainsi, après la Première Guerre Mondiale, et fort de sa popularité dans le monde entier, le roi Albert Ier a été fêté à Paris, lors d'un service religieux où étaient présent, en autre, un représentant du président de la République et le duc et la duchesse de Vendôme, sœur et beau-frère du souverain.

Depuis 2001, afin que la journée possède un caractère davantage laïc, une cérémonie civile est organisée au Palais de la Nation, conjointement réalisée avec le Sénat, la Chambre des Représentant et le gouvernement fédéral. Le Roi y a assisté en 2006 et en 2008. Chaque année un accent particulier est donné avec le choix d'un thème particulier, comme le volontariat en 2011.



Une cérémonie militaire d'hommage se déroule également à 14 heures devant le perron du Palais Royal de Bruxelles, avec la participation d'un Détachement de la Garde d'Honneur et en présence du Fanion de Commandement du Roi porté par des officiers et sous-officiers. Durant cette parade solennelle de remise de la garderde, un commandant de détachement est chargé de prononcer un message que les unités adressent au Souverain. Cet aspect de la journée est peu connu et aucun membre de la famille royale n'y assiste. Les composantes, les régiments et les détachements mis à l'honneur lors de cette cérémonie changent chaque année (photos de la cérémonie militaire de 2005 : ici).

Cérémonie au Parlement en 2010
(© Guy Gossens/Sénat de Belgique)
 
Ce jour n'est plus aujourd’hui un jour férié officiel. Les écoles et les entreprises sont ouvertes mais les fonctionnaires sont en congé. Quant aux services publics fédéraux, ceux-ci sont également fermés. Des Te Deum sont chantés dans tous les chefs-lieux de provinces, ainsi que dans bien d'autres villes du pays. Les gouverneurs des provinces tiennent ensuite une réception dans chaque Palais provincial, cérémonies qui revêtent différents aspects, selon le thème décrété pour la séance académique au Palais de la Nation.


Bonne fête, Sire ! 

12 novembre 2012

Archives : dans l'intimité de Fischbach en 1981

C'est dans l'intimité du château de Fischbach, résidence de la grande-duchesse Charlotte, que s'est déroulé le 21 septembre 1981 le baptême d'Alix de La Poëze d'Harambure, l'un de ses arrières-petits-enfants. A cette époque, sa fille aînée, la princesse Elisabeth, veuve du prince et duc Franz Ferdinand de Hohenberg, vivait avec elle.

Quatre générations de femmes réunies pour une photo : la grande-duchesse Charlotte (1896-1985), la princesse Elisabeth de Luxembourg (1922-2011), la princesse Anita de Hohenberg (1958) et Alix de La Poëze d'Harambure (1981).
(© Collection privée Valentin Dupont) 

Alix, Christine, Marie, Elisabeth, Géraldine est la seconde enfant, après Gaëtan en 1980, de la princesse Anita de Hohenberg (fille de la princesse Elisabeth de Luxembourg) et du comte Romée de La Poëze d'Harambure. Elle est née le 8 septembre 1981 à Luxembourg. Sa marraine est la princesse Christine de Ligne, quelques jours avant son mariage avec le prince Antonio d'Orléans-et-Bragance. Deux autres enfants verront ensuite encore le jour, Gabriel (1987) et Raoul (1989), avant que le couple ne divorce en 1998. La princesse Anita s'est remariée en 2005 avec le comte Andre von Bardeau.
De gauche à droite : la princesse Christine de Ligne, la princesse Alix de Luxembourg (épouse du prince Antoine de Ligne), la princesse Elisabeth tenant dans ses bras son petit-fils Gaetan, la grande-duchesse Charlotte, la princesse Anita portant Alix, et le comte Romée de La Poëze d'Harambure
Elle a étudié l'architecture d'intérieur et le design à la KunstVolkshochschule de Vienne de 2000 à 2001 et à l'Ecole Supérieure des Arts Modernes (SESAM) de Paris. Aujourd'hui, elle possède sa société, AlixDesign. Depuis le 15 mai 2010, Alix est l'épouse de François-Xavier Fraye, un Français né en 1979. Ils sont les parents d'un petit Armel qui a vu le jour en 2011.

6 novembre 2012

La grande-duchesse Marie-Anne

La grande-duchesse Marie-Année, née princesse de Bragance et infante de Portugal, voit le jour le 13 juillet 1861 au château de Bronnbach à Wertheim am Main. Voici l'ensemble de ses prénoms de baptêmes : Maria Anna do Carmo Henrique Teresa Adelaide Joana Carolina Ines Sofia Eulalia Leopoldina Isabel Bernardina Micaela Gabriela Rafaela Francisca de Asis e de Paula Inacia Gonzaga. Elle est la cinquième fille de l'ex-roi Michel Ier de Portugal et des Algarves (1802-1866) et de la princesse Adélaïde de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg (1831-1909).
 
 
Son père a régné sur le Portugal de 1828 à 1834 dans des circonstances troubles. Dès 1820, avec sa mère la reine Charlotte Joachim, il s’oppose à son père le roi Jean IV qui a accepté une constitution libérale. Le souverain sera contraint de déchoir son fils cadet de ses droits au trône et son épouse de ses droits à la régence. Malade, en 1826, le roi fait régente sa fille, l’infante Isabelle-Marie. Il décède quatre jours après cette décision. C’est donc à son fils aîné, Pierre, à qui revient le trône. Ce dernier a proclamé plusieurs années auparavant l’indépendance du Brésil et s’est fait empereur sous le nom de Pierre Ier. Devenant donc également le roi Pierre IV du Portugal, il préfère cependant abdiquer au profit de sa fille Maria da Gloria et se consacrer au Brésil. La reine Marie II n’est alors qu’une enfant et il conserve la régence dans les mains de sa sœur Isabelle-Marie. Dans un esprit de réconciliation, Marie II épouse son oncle, l’infant Michel (l’union sera plus tard annulée) qui est proclamé roi consort Michel Ier. En 1828, son époux en profite pour s’emparer du pouvoir. Jusqu’en 1834, date à laquelle son frère Pierre Ier récupère le trône au nom de sa fille. Cet événement conduira à une guerre civile opposant les libéraux et les absolutistes.
 
Ses parents l'ex-roi Michel Ier de Portugal et la princesse Adélaïde de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg avec leurs deux aînés, la princesse Marie des Neiges et le prince Michel.
 
Le Cortès portugais a banni Michel et son éventuelle descendance du territoire portugais. Il s’établit tout d’abord dans un appartement à Rome appartenant au pape Grégoire XVI. L’exil se poursuit en Angleterre et ensuite au grand-duché de Bade. C’est là qu’il se marie en 1851 avec la princesse Adélaïde de Löwenstein-Wertheim-Rosenberg. Ils s’établissent au château de Bronnbach où naîtront Marie-des-Neiges (1852-1941), Michel (1853-1927), Marie-Thérèse (1855-1844), Marie-Josée (1857-1943), Aldegonde (1858-1946), Marie-Anne et Antoinette (1862-1959).
 
 
Marie-Anne reçoit une éducation stricte et pieuse. Son père décède cinq ans après sa naissance. Elle a fréquenté des pensionnats catholiques privés à Metz puis à Mayence. L’aspect religieux de son éducation donnera toujours un sens à sa vie. Un projet de mariage avec le prince royal des Pays-Bas n’a pas abouti en 1883. Mais dès 1884, le prince Guillaume de Nassau s’éprend d’elle et désire l’épouser. Il est le fils aîné du duc Adolphe de Nassau (1817-1905) et de la princesse Marie-Adélaïde d'Anhalt-Dessau (1833-1916). Cependant les Nassau sont luthériens et il s’agit d’une princesse catholique. Le père du prince refuse donc de donner son autorisation. La situation change quand ce dernier devient en 1890 grand-duc du Luxembourg et qu’il règne sur une population essentiellement d’obédience catholique. Le grand-duc Adolphe donne alors son autorisation au mariage, mais le contrat de mariage précise tout de même que les garçons issus de l’union devront être élevés dans la foi protestante et les filles dans le catholicisme.
 
 
Le mariage a lieu le 21 juin 1893 au château de Fischhorn en Autriche. La cérémonie, somptueuse, est présidée par l'archevêque de Salzbourg et un pasteur luthérien de Vienne. La mariée porte un manteau de chœur fait d’un précieux damas à motifs de palmes, brodé de fils d’or, orné de couronnes de lys et de roses agrémentés des armoiries des Nassau, des Bragance et du Luxembourg. Elle a fait don de sa robe en 1896 au trésor de la cathédrale Notre-Dame de Luxembourg. Le couple fait sa Joyeuse Entrée dans Luxembourg-Ville le 22 juillet 1893 et s'installe ensuite au château de Colmar-Berg. C'est là qu'y est né le premier enfant du couple, Marie-Adélaïde, le 14 juin 1894. Cinq autres filles suivront : les princesses Charlotte (1896), Hilda (1897), Antonia (1899), Elisabeth (1901) et Sophie (1902). Puisque le couple ne donnera pas naissance à un garçon et que la loi de succession sera modifiée pour que les femmes puissent régner, c'est de cette manière qu'aujourd'hui la famille grand-ducale est catholique.
 
 
 
 
 
 
Outre le château de Berg, la famille passe beaucoup de temps au château de Hohenburg ainsi qu'à Königstein. La grande-duchesse héritière Marie-Anne a vite conquis le cœur des Luxembourgeois qui la surnomment « Notre Mère ». Son époux devient le grand-duc Guillaume IV suite au décès de son père en 1905. Son règne sera marqué par la maladie. Dès 1906, il est frappé par une attaque vasculaire cérébrale. Son état ne s’améliore pas et la grande-duchesse Marie-Anne assume à sa demande une lieutenance à partir du 19 mars 1908. Cette fonction sera commuée en une régence le 13 novembre de la même année, après que les médecins aient constaté que Guillaume IV était désormais incapable de réactions physiques et intellectuelles. Durant toutes ses années, elle est une infirmière dévouée auprès de son mari. Elle s’occupe également avec rigueur de l’éducation de ses six filles, en étant très exigeante vis-à-vis d’elles comme le fut sa propre mère auparavant à son égard.
 
 
 
 
Le 25 février 1912, le grand-duc Guillaume IV est délivré de ses souffrances. Son aînée, la princesse Marie-Adélaïde lui succède, mais comme elle n’est pas majeure sa mère continue d’exercer la régence pour quelques mois. Marie-Anne en finit avec ses fonctions politiques le 18 juin 1912. Durant la Première Guerre Mondiale, la grande-duchesse douairière se rend au chevet des personnes malades ou nécessiteuses. En 1919, sa fille aînée sera contrainte d’abdiquer suite à son attitude durant le conflit et c’est sa sœur Charlotte qui lui succède.
 
 
 
A l’instar de sa grand-mère maternelle qui est devenue à la fin de sa vie une sœur bénédictine au couvent de Sainte-Cécile dans le nord de la France, l’ex-grande-duchesse Marie-Adélaïde devient, elle, carmélite. Anne-Marie accompagne sa fille dans son exil qui la conduit à Modène puis à Rome, et s'installe ensuite au château de Hohenburg à Lenggries. Finalement, sa fille aînée, malade, la rejoint quelques années plus tard. Après plusieurs mois où elle s’est occupée avec dévotion comme elle le fit avec son époux, Marie-Adélaïde décède le 24 janvier 1924.
 
 
 
Juillet 1926, à l'occasion des 65 ans de la grande-duchesse douairière
 
Ses enfants et ses petits-enfants viennent à l’occasion lui rendre visite, quand ce n'est pas elle qui fait le voyage. En 1940, alors qu’elle effectue une visite au Luxembourg, elle est surprise par la guerre. Elle n’a d’autre choix que de fuir avec sa fille Charlotte, son beau-fils Félix et ses petits-enfants. Ils trouvent tout d’abord refuge en France, au Portugal puis gagnent les Etats-Unis pour enfin s’installer au Canada. La grande-duchesse Marie-Anne a vécu deux ans à Montréal puis décède le 31 juillet 1942 à l’âge de 81 ans au Doctors Hospital de New-York après cinq semaines d’hospitalisation des suites d’une opération à l’abdomen. Elle avait reçu auparavant la visite de sa sœur Marie-Antoinette, duchesse de Parme (mère de son beau-fils le prince Félix), accompagnée de sa fille l’impératrice Zita d’Autriche-Hongrie. Elle est morte en présence de sa fille la grande-duchesse Charlotte, de son beau-fils Félix et de son autre fille la princesse Hilda. Son cercueil a été rapatrié en 1947, en même temps que celui de la grande-duchesse Marie-Adélaïde, et repose depuis dans la crypte de la cathédrale Notre-Dame.
 
 

1 novembre 2012

Le yacht "Alberta" du roi Léopold II

Le roi Léopold II a été un grand voyageur. Quoi de plus normal donc qu'il eut à sa disposition l'un des plus beaux yachts de son époque. De surcroît, c'était la mode de l'époque pour un chef d'Etat de posséder une seconde résidence sur mer, et même le pape Léon XIII n'échappa pas à la règle. Cela permettait de passer l'hiver voire une partie du printemps sous des cieux plus cléments, de se rendre dans la mer Baltique en été, et puis de participer aux traditionnelles et célèbres régates à Kiel ou à Cowes.
 
 
 
Avant son célèbre "Alberta", le roi Léopold II a possédé divers bateaux. Il pouvait déjà jouir de la "chaloupe royale", construite sous le règne du roi Léopold Ier, qu'il utilisa pour accueillir à Anvers en 1899 les explorateurs de la "Belgica" partis en 1897 pour une expédition en Antarctique. Le bordage en bois sculpté de cette chaloupe est aujourd'hui conservé au Musée Royal de l'Armée et d'Histoire Militaire. Deux bateaux du souverains ont terminé au Congo : le yacht à vapeur le "Royal" et le yacht "Héron". Le premier a été offert à l'explorateur Stanley en 1879 pour qu'il remonte le fleuve Congo et le second permit d'assurer la liaison entre Banana et Goma.
 
En avril 1897, le souverain a décidé de louer le "Sultana", un yacht construit dix ans plus tôt pour le prince de Serignano. Il l'avait remarqué lors d'un séjour sur le Côte d'Azur, le rebaptise "Clémentina", du nom de sa plus jeune fille, la princesse Clémentine, et le fait amarrer dans le port d'Ostende. Le premier voyage sera à destination de l'Ecosse, il sera marqué à son retour, à hauteur des côtes du Pays de Galles, par une grève des graisseurs et des chauffeurs. Ces derniers seront promptement congédiés et remplacés sans difficultés. Il se rend par la suite à la Kieler Woche (Semaine de Kiel), une régate fondée par l'empereur Guillaume II qui le nomme d'ailleurs à cette occasion amiral honoraire de la flotte allemande. Le roi aime également les régates de la Cowes Week, près de l'île de Wight. Il s'y rend en 1897 avec son neveu, le prince Albert, et en profitera pour rendre visite à la reine Victoria au château d'Osborne. Deux autres croisières viendront compléter cette année qui le mènera à Madère, aux Canaries, au Maroc, puis à Naples et à Palerme.
 
En 1898, il se sépare de la "Clémentina" pour prendre, toujours en location, un yacht en acier de 1.322 tonnes venant de naviguer deux ans sous le nom de "Margarita". Il a été construit à Troon, en Ecosse, par la Ailsa Shipbuilding Company pour le richissime colonel américain Anthony J. Drexel. Les plans sont signés par l'ingénieur naval G.L. Watson et la bateau possède des installations avancées permettant par exemple de chauffer les cabines ou de les climatiser. D'une longueur de presque de 82 mètres et d'une largeur de 10 mètres, il peut accéder à une vitesse de 14 nœuds.
 
 
 
Le roi Léopold II loue ce yacht par l'entremise de la firme londonienne Little and Johnson et le surnomme "Alberta". La location d'un tel bâtiment maritime, son exploitation et son entretien demandent des sommes d'argent très importantes. Le souverain peut allégrement se permettre ces dépenses grâce à sa colonie du Congo, qu'il possède à titre personnel. Le personnel, environ une cinquantaine de personnes, sera presque exclusivement composé de Britanniques. Le roi des Belges a d'ailleurs toujours navigué sous pavillon britannique ce qui lui valut des critiques dont il se défendait en précisant que le yacht était anglais puisqu'il était loué. Par ailleurs, Léopold II avait été élu par acclamation comme membre à vie du Royal Yacht Squadron. Ce statut lui apportait le privilège de pouvoir faire flotter le White Ensign, le pavillon de la Royal Navy qui possédait la priorité sur n'importe quel autre bateau. Un sérieux avantage.
 
 
 
Le pont principal est agencé comme suit : à l'avant la bibliothèque où le roi aime passer la soirée entourés d'amis, un vestiaire et une cuisine, tandis qu'à l'arrière se trouvent le salon particulier de Léopold II et sa chambre à coucher. Le salon privé et la bibliothèque étaient reliés par une coursive. L'entrepont était, lui, composé à l'avant d'une grande salle à manger, de trois cabines de luxe pour les invités, d'un office et de diverses salles de bain. A l'arrière, on y retrouve un salon - baptisé Salon Blanc en référence à celui existant au Palais Royal de Bruxelles -, la salle de bain du souverain et un boudoir que Léopold II utilise comme bureau.
 
La cabine et le lit du roi Léopold II
 
 
Le bihebdomadaire ostendais "Le Carillon" décrit l'intérieur de ses salons dans un de ses numéros : « En passant de l'un à l'autre salon, on remarque dans chacun quelque chose de nouveau, de plus beau à admirer. L'harmonie des couleurs, la richesse des tapis, le luxe des tentures, la décoration et la tapisserie, les tableaux et les bronzes, l'argenterie et les bibelots, les chines et les porcelaines et des masses d'objets achetés au cours des croisières, font de ce yacht une merveille! ». Comme précédemment avec le "Clémentina", le roi Léopold II aime se rendre aux régates, se plaît à admirer les fjords norvégiens en été et fréquente la Côte d'Azur l'été ou encore l'île de Wight où il recevra un jour à bord sa fille, la princesse Stéphanie, qui passe au même moment ses vacances sur l'île. Le sud de la France sera sans doute sa destination de prédilection, il s'y rendra de plus en plus avec l'âge et y achètera de très nombreuses propriétés.
 
Le salon du pont avant
 
 
Le yacht "Alberta" n'est pas seulement un lieu privé servant pour les croisières du souverain. Il s'agit aussi d'un moyen de transport "officiel" pour Léopold II. Ainsi, le 27 juillet 1905, le roi remonte à bord de son yacht l'Escaut jusqu'à Anvers à l'occasion des 75 ans de l'indépendance. Arrivé dans le fameux port, il est accueilli triomphalement et deux autres célèbres yachts l'attendent... Il s'agit du "Meteor" et du cuirassé "Kaiser Karl der Grosse", appartenant à l'empereur Guillaume II d'Allemagne. Le souverain sera accueilli à bord du second par son commandant qui remettra les meilleurs sentiments du Kaiser. En 1907, Léopold II visite toujours à bord de l' "Alberta", avec la famille royale, les villes de Gand, d'Anvers, de Bruge et de Zeebruges.
 
La famille royale le 23 juillet 1907 à bord de l' "Albert" pour inaugurer les nouveaux ports de Bruges et de Zeebruges
 
Quand il est amarré dans le port de Villefranche, le yacht royal fait réellement office de résidence officielle. Il y reçoit des chefs d'Etats, des ministres, des diplomates ou encore des hommes d'affaires. Le journée débutait à 6 heures 30, après s'être levé, le roi Léopold II aimait se balader sur le pont et, à l'occasion, bavarder avec des hommes de l'équipage. Après sa toilette, il prenait son petit-déjeuner dans sa cabine et lisait ensuite les journaux sur le pont. Il pouvait alors sortir et visiter en autre ses nombreuses propriétés. Il revenait pour déjeuner et le café était servi sur le pont. Le reste de la journée était consacré aux visites, localisées autour de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Le soir, à 19h00, il dînait après avoir pris connaissance de son courrier. La soirée se terminait assez tôt dans la bibliothèque, qu'il quittait pour ses appartements privés où il travaillait jusqu'à minuit. Fait cocasse : quand une escadre de la Marine française se trouvait en même temps que le yacht "Alberta" dans le port de Villefranche, tous les levers et couchers de soleil étaient rythmés au son de la Marseillaise suivie de la Brabançonne...
 
Le roi Léopold à bord du yacht royal, suivi par la princesse Elisabeth et le prince Albert
 
 
A partir de 1901, Blanche Delacroix, la maîtresse du souverain, l'accompagne lors de ses déplacements à bord du yacht royal. A partir de ce moment Léopold II délaisse fortement Ostende, pour passer davantage de temps sur la Côte d'Azur. Le roi réside bien moins à bord, il continue cependant d'y tenir audience, d'y travailler de 10 heures à midi, et ses collaborateurs y logent. En 1905, c'est durant une croisière, que celle qu'il a élevé au rang de baronne de Vaughan lui apprend qu'il va être père. C'est le 9 février 1906, que naît Lucien dans la villa "Les Cèdres" de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Lorsque le yacht était amarré, la passerelle jetée sur le quai reliait directement cette résidence, achetée par Léopold II en 1904, par un souterrain. Un second enfant, Philippe, verra le jour en 1907 au château de Lormoy, propriété du roi des Belges dans l'Essonne.
 
Léopold II et son neveu, le prince Albert, sur le pont du bâteau en grand uniforme, entourés de dignitaires de la Cour comme les jumeaux-barons Goffinet
 
 
En janvier 1906, l' "Alberta" a échappé de peu au naufrage suite à une violente tempête sur la Côte d'Azur. C'est tant bien que mal que le capitaine a sauvé la situation. A partir de 1907, le roi Léopold II délaisse davantage son yacht. En septembre 1908, la presse fait ses choux gras d'une vente publique d'objets et de meubles précieux appartenant au souverain. La vente sera finalement annulée, mais la presse parisienne annonce à son tour que le yacht devrait être mis en vente (ce qui est faux quand on sait qu'il était loué). Une certaine presse belge, elle, évoque même la prochaine abdication du Roi-Bâtisseur. C'est surtout dès novembre 1908 que l'avenir du yacht royal s'annonce compromis. Suite à des pressions internationales, Léopold II cède le Congo à la Belgique. Ses rentrées d'argent d'alors ont considérablement fondu. En 1909, le souverain confie à un de ses collaborateurs le projet de faire dessiner un "yacht royal armé". Ce projet a finalement été abandonné.
 
Le prince Albert et son oncle, le roi Léopold II, en tenue de ville sur le pont
 
 
A la fin du printemps 1909, Léopold II est de retour à Bruxelles. Il vient de passer trois mois à Saint-Jean-Cap-Ferrat, la dernière fois qu'il y met les pieds. Il décède le 17 décembre 1909, quelques jours après avoir épousé morganatiquement sa maîtresse. Le sort du yacht royal est suspendu pendant un peu plus de sept mois où il reste inoccupé dans le port d'Ostende. Finalement, le roi Albert décide en 1910 de ne pas se porter acquéreur et le bateau est envoyé au port de Southampton.
 
Acheté par un riche anglais, Jefferson Davos Cohn, le bâtiment subit un incendie en 1912 dans le port de Portsmouth. Acheté par F.-G. Bourne, il est désarmé en 1914 à Halifax au Canada et est vendu ensuite en 1917 à la Marine russe qui le surnomme en "Razsvet" et l'équipe de canons, de mitrailleurs et d'un lance-grandes sous-marines. Alors qu'il mouille à Liverpool, la révolution russe éclate et le Royaume-Uni en profite pour réquisitionner le bateau comme chasseur de sous-marins. A partir de ce moment, il est renommé "HMS Armoured Yacht Surprise". Immatriculé à l'île de Jersey dans les années 20 et 30, il connaît alors deux propriétaires anglais. Durant la Seconde Guerre Mondiale, l'Etat britannique le réquisitionne à nouveau et connaît son ultime baptême en tant que "Flagship Mediterranean Fleet". Il prend feu et sombre en 1942 au large de Lagos au Nigéria.