Le mariage civil de Guillaume et Stéphanie

15 heures 22 : Guillaume et Stéphanie franchissent le porche du palais grand-ducal. Ils sont suivis de leurs familles proches : le grand-duc Henri et la grande-duchesse Maria Teresa, le prince Félix, le prince Louis et la princesse Tessy, la princesse Alexandra, le prince Sébastien ainsi que les frères et sœurs de Stéphanie accompagnés pour la plupart de leurs conjoints. C'est à pied qu'ils gagnent le Knuedler où se trouve l'hôtel de ville, soit plusieurs dizaines de mètres du palais grand-ducal.

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La comtesse Stéphanie de Lannoy a troqué sa robe de couleur grenat, portée le matin lors de la réception offerte par le gouvernement au Grand Théâtre, pour une tenue beige signée Chanel. Sa belle-mère a choisi le couturier Elie Saab. Les princesses Alexandra et Tessy ont opté respectivement pour Dior et Ralph Lauren. Demain, ce sera le couturier belge Edouard Vermeulen de la Maison Natan qui sera mis à l'honneur. C'est en effet lui qui sera à l'origine des créations portées par Maria Teresa, Alexandra et Tessy, mais il a également été sollicité par la reine Paola, les princesse Mathilde et Claire de Belgique, la princesse Maxima des Pays-Bas et la princesse Michel de Ligne. Par contre, on ne sait toujours rien sur la robe de la mariée, secret qui devrait être bien gardé jusqu'à la dernière minute.

Très vite, Stéphanie abandonne un bouquet pour pouvoir recueillir des drapeaux et divers cadeaux. Tout le long du parcours, de nombreux spectateurs sont massés derrière des barrières Nadar, agitant fièrement des drapeaux. Quelques Belges sont présents, on peut les reconnaître aux drapeaux noir-jaune-rouge qu'ils arborent. Arrivé sur le Knuedler, le couple-vedette s'octroie quelques minutes avec des badauds, en particulier des enfants.

Ils sont accueillis sur les marches de l'hôtel de ville par le bourgmestre Xavier Blettel. Au même moment, alors que quelques gouttes étaient tombées peu avant la sortie de la famille, un soleil timide apparaît. Avec des températures dignes d'un été indien, la journée du mariage civil est particulièrement réussie. A l'intérieur de l'édifice, le comte Philippe de Lannoy, le père de la mariée, a rejoint les invités en chaise roulante. Très affaibli après avoir été victime d'une thrombose il y a un an, il ne pourra pas accompagner sa fille demain jusqu'à l'autel.

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Après les pures formalités administratives et un interlude musical, le bourgmestre a prononcé un discours. Il l'a voulu, comme abordé avec la presse, le plus spontané possible, et ce en français et en luxembourgeois. Voici le texte officiel vis-à-dis duquel le bourgmestre Bettel a pris pas mal de libertés :

« Après avoir eu l'honneur de Vous unir devant la loi, j'ai l'immense plaisir de Vous transmettre au nom de mes concitoyens, au nom de notre Municipalité et en mon nom personnel nos plus chaleureux, nos plus vifs vœux de bonheur et de prospérité.

Votre mariage est l'événement phare qui clôture une semaine riche en émotions et en moments où le Grand-Duché s'est trouvé au centre de l'attention au niveau international. Comme vous l'aurez tous appris, le Luxembourg a obtenu hier, pour la première fois, un siège au sein du conseil de sécurité des Nations unies en tant que membre non permanent. Il s'agit du fruit de nombreuses années d'engagement et de labeur qui nous permettra de positionner et de réaffirmer la position de notre pays sur la carte mondiale. On ne peut que se réjouir de ces deux événements majeurs qui dessineront l'avenir du Grand-Duché et qui sont des symboles d'espoir et d'espérance pour nous tous, ainsi que pour les générations futures.

Madame, nous sommes tous attristés du fait qu'une personne principale manque à cet événement, Votre mère, la comtesse de Lannoy. Mais, comme vous l'avez déjà annoncé, elle sera parmi nous en ce jour heureux et elle a pu partager la joie qui a entouré les préparatifs de mariage et témoigner du grand amour entre Vous et Votre époux. Rien ne peux plus combler un parent que de voir son enfant trouver l'âme sœur et entamer un chemin commun par le mariage.

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Ensemble, je suis certain que vous formerez un couple uni, fort et ouvert et que vous représenterez un symbole d'espoir pour les prochaines générations, qui vont devoir traverser encore d'autres épreuves et où votre soutien sera d'une valeur incommensurable. Par ailleurs, votre décision de venir vous marier ici, à l'Hôtel de Ville, est une preuve de modernité qui témoigne de votre ouverture à l'évolution et de votre volonté d'affronter les défis actuels, avec les règles qui s'imposent aujourd'hui et qui diffèrent des situation d'antan.

Madame, il s'agit pour vous d'un jour important, non seulement parce que vous allez entamer votre chemin commun avec votre époux. C'est votre première journée où vous portez la nationalité luxembourgeoise. Et dans le contexte des diverses discussions qui ont été menées, on a omis de mettre en avant que vous avez accepté d'abandonner votre nationalité belge pour être Luxembourgeoise à part entière. Alors que cette décision n'a pas dû être facile pour vous, elle témoigne de votre forte volonté de représenter le Luxembourg et de votre conviction de porter les futures responsabilités qui vont vous incomber à 100%. Voilà qui est un immense honneur pour tous les citoyens du Grand-Duché.

Monseigneur, Madame, permettez-moi de vous présenter mes plus chaleureux vœux pour votre vie en commun, qu'elle soit remplie de bonheur et de joie et vos forces unies vous portent à travers toutes les épreuves, celles que traverse chaque couple amoureux, ainsi que celles à travers lesquelles vous soutiendrez le peuple luxembourgeois dans les années à venir ».

Une demi-heure plus tard, les mariés sortent de l'hôtel de ville, après avoir rencontré plusieurs personnalités politiques du pays. En plus d'avoir acquis la nationalité luxembourgeoise, la mariée ressort de l'hôtel de ville en tant que Princesse Stéphanie de Luxembourg, Grande-Duchesse Héritière, avec prédicat d'Altesse Royale. Le grand-duc Henri et la grande-duchesse Maria Teresa prennent un court bain de foule et rejoignent au bout de dix minutes le palais, ce qui avait été fait plus tôt encore par le reste de la suite familiale.

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C'est résolument le jour de Guillaume et Stéphanie. Ils prennent le temps de saluer le plus de monde possible et de recueillir les dessins confectionnés par les enfants. Aux photographes qui leur demandent un baiser, le couple répond avec le sourire : « Demain ! ». Tout aussi détendus qu'en matinée, ils essaient de répondre à toutes les mains tendues le long du trajet inverse, jusqu'à 17 heures, où ils se doivent de regagner le palais grand-ducal. Ils doivent en effet se préparer pour le dîner de gala du soir.

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