26 février 2014

Archive : une rencontre improbable

Le 5 février 1982, le roi Léopold III s’envole de Bruxelles pour le Kenya, avec sa fille la princesse Esméralda et son secrétaire, le colonel baron Philippe van Caubergh. Ce voyage est l’avant-dernier pour le souverain puisqu’il se rendra encore en février 1983 au Sénégal avec sa fille cadette. 

Le lendemain, le 6 février 1982, sa petite-fille Marie-Astrid de Luxembourg, dont il est également le parrain, se marie civilement puis religieusement avec l’archiduc Carl-Christian d’Autriche. Le roi Léopold III a été invité au mariage, mais il a préféré décliner l’invitation. La crise entre « Laeken » et « Argenteuil » a également eu des incidences sur les relations entre l’ex-Roi des Belges et la famille grand-ducale. Mais voilà que Marie-Astrid et son époux ont choisi le Kenya comme voyage de noces... 




Le lundi 15 février, au Serena Beach de Mombasa, le hasard fait bien les choses. Dans ses notes de voyages, le roi Léopold III indique : « Rencontrons à l’hôtel Astrid et Christian de Habsbourg en voyage de noces ! ». Le roi ne s’épanche pas vraiment, mais ses carnets de voyage servent avant tout à mentionner ses faits et gestes, indiquer les endroits qu’il découvre, la faune et la flore qu’il observe et les personnes qu’il rencontre. La dernière fois qu’ils se sont vus, ou plutôt entraperçus, ce fut lors des funérailles de la reine Elisabeth en 1965. Marie-Astrid avait alors onze ans et avait été emmenée avec son frère Henri aux obsèques de son arrière-grand-mère. 

Le mardi 16 février 1983, ils se revoient, dînent à l’hôtel et assistent ensuite à une course de crabes animée par le manager du Senera Beach. Le lendemain Marie-Astrid et Carl-Christian viennent dire au revoir au roi Léopold et à sa fille qui prennent ensuite l’avion pour Nairobi. On imagine que cette rencontre fortuite n’a pu que faire plaisir à l’ancien roi et à sa petite-fille. Un an et demi plus tard, la princesse Marie-Astrid assistera aux funérailles de son grand-père en l’église Notre-Dame de Laeken… 


Source : 
- Léopold III (2004), Carnets de voyages. 1919-1983, Bruxelles, Éditions Racine, pp. 496-497

15 février 2014

Les fiançailles du prince Amedeo

Par un communiqué diffusé par le Palais, la princesse Astrid et le prince Lorenz ont exprimé leur grande joie d'annoncer les fiançailles de leur fils Amedeo avec Mademoiselle Elisabetta Maria Rosboch von Wolkenstein. Le couple se connait déjà depuis au moins six ans. 


Cela faisait déjà quelques années qu’il se disait que le prince Amedeo était en couple avec une Italienne. En novembre dernier, le prince belge et archiduc d’Autriche assistait à un gala de charité à New York au profit de la Fondazione. A ses côtés, une certaine « Lili » Rosboch von Wolkenstein. L’information a en réalité été révélée par une blogueuse américaine bien informée Marlene E. Koenig (Royal Musings). Ensuite, elle a été reprise par des journalistes belges qui découvrirent que la jeune femme était discrètement présente en 2007 lors de la prestation de serment d’Amedeo en tant que sous-lieutenant de réserve. Depuis ce début d’année, la rumeur courrait que l’annonce officielle des fiançailles se ferait en 2014. Le 14 février, jour de la Saint-Valentin, les amoureux ont eu l'occasion de saluer le pape François au Vatican. Les fiançailles ont été célébrées le 15 février au cours d’un repas familial à la villa Schoonenberg auquel à pris part l'ensemble de la famille royale, à l'exception de la reine Fabiola (le prince Laurent n'apparait pas sur la photo mais est arrivé après pour le repas). Les parents de Lili étaient également présents, tout comme la grand-mère paternelle d'Amedeo, la princesse Margherita de Savoie-Aoste. Aucune information n’a encore été donnée sur le mariage, mais il se pourrait qu’il ait lieu en été à Rome et que le couple vienne ensuite s’installer en Belgique.



Elisabetta Maria (Lili) Rosboch von Wolkenstein est née le 9 septembre 1987 à Rome. Elle est le seul enfant d’Ettore Rosboch von Wolkenstein et de la comtesse Lilia de Smecchia. Son parrain est le prince Carlo, 9e prince Caraciollo di Castagneto et 4e duc de Melito, décédé en 2008. Quant à sa marraine, il s'agit de sa tante maternelle, la comtesse Muni Sassoli de Bianchi. Le patronyme "Wolkenstein" fait référence au village de Selva di Gardena, dans les Dolomites, appelé de la sorte lors que l'occupation autrichienne du Trentin. Notons également que Lili et Amedeo sont cousins au 10e degré puisqu'ils descendent tous deux du prince Franz Albrecht zu Oettingen-Spielberg (1663-1737). Plus d'infos généalogiques : ici.    

Lors du gala de charité à New York en novembre 2013
Photo : La Fondazione

Lili a vécu à Rome auprès de ses parents jusqu'à l'âge de ses dix-huit ans. En 2005, elle obtient son baccalauréat en sciences économiques et sociales après des études en français au lycée Chateaubriand de Rome. Elle entreprend ensuite des études de littérature et cinéma à la Queen Mary University à Londres, où elle décroche avec les honneurs un Bachelor of Arts en mai 2009. Entretemps, pendant l’été 2007, elle a effectué un stage dans la galerie d’art londonienne Dickinson Roundell, au sein du département d’art contemporain. Ses études terminées, elle entame, en septembre 2009, un stage à New York chez Bloomberg News. Suite à ce stage, un emploi lui est proposé en mai 2010. Depuis lors, Lili Rosboch travaille toujours pour Bloomberg News en tant que journaliste, ainsi que comme photographe pour le magazine Muse du groupe Bloomberg et éditrice pour l'agence de presse Bloomberg. 


Son père, né en 1945, est officiellement le fils d’Ettore Rosboch. Mais il est en réalité issu d'une relation de sa mère Elisabetta Jaworski (1915-1959), baronne von Wolkenstein, avec Filippo Caracciola (1903-1965), 8e prince de Castagneto et 3e duc de Melito. D’ailleurs, il lui fut attribué un tuteur, son demi-frère Carlo (1925-2008), 9e prince de Castagneto. Celui-ci fut choisi comme parrain de Lili. Ettore Rosboch von Wolkenstein a grandi en Suisse et est passé par l’Institut Le Rosey. Il a travaillé dans le secteur bancaire à Londres après des études d’économie et de commerce à Rome. Il est ensuite devenu producteur de cinéma d’auteur, produisant notamment Jean-Luc Godard. Il a également lancé Roberto Benigni comme auteur, metteur en scène et acteur.


Sa mère, la comtesse Lilia (Maria Anna) de Smecchia, née en 1947, est la fille du comte Attilio de Smecchia et de Maria Elisabeth Habig. C’est à Milan qu’elle a grandi et est passée par l’école allemande du Sacré-Cœur. Elle a ensuite obtenu un diplôme à l’université de Milan avant de devenir également productrice.

Pour un portrait du prince Amedeo, je vous dirige vers le blog sur la famille royale belge de notre ami Un Petit Belge.

11 février 2014

La visite d'Etat de Baudouin et Fabiola en France en 1961

Le 6 février, le roi Philippe et la reine Mathilde ont effectué une visite officielle en France. Au programme, un hommage à la statue du roi Albert Ier à côté de la place de la Concorde, un déjeuner à l'Elysée, une rencontre avec le président de l'Assemblée nationale et une réception à l'ambassade de Belgique. C'est l'occasion de revenir sur la visite d’État du roi Baudouin, la première accompagnée de la reine Fabiola, chez le voisin français en 1961. Une visite de quatre jours durant lesquelles la république avait déployé tous ses fastes. 


Collection personnelle Valentin Dupont


Le mercredi 24 mai 1961 en matinée, la caravelle d'Air France Comté de Nice atterrit à Orly. A son bord, se trouvent le roi Baudouin et la reine Fabiola. Pour ce déplacement, ils sont accompagnés du Premier ministre Théo Lefevre et du Vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères Paul-Henri Spaak. La Cour est représentée par le comte Gobert d'Aspremont Lynden, Grand Maréchal, le comte Gatien du Parc Locmaria, Maître des Cérémonies, le lieutenant-général R. Dinjaert, Chef de la Maison Militaire, Charles Kerremans, attaché au département du Grand Maréchal, le lieutenant-général O. Harteon comme aide de camp, le major R. de Heusch en tant qu'officier d'ordonnance, sans oublier la princesse de Merode-Westerloo, dame d'honneur de la souveraine.

A l'aéroport, le général de Gaulle, président de la république, et son épouse Yvonne accueillent le couple royal en présence du Premier ministre Michel Debré, du Ministre des Affaires étrangères Maurice Couve de Murville, du Ministre des Armées Pierre Messmer, ainsi que de l'ambassadeur de Belgique en France le baron Marcel-Henri Jaspar, de l'ambassadeur français basé en Belgique Raymond Bousquet, du général d'armée André Demetz, gouverneur militaire de Paris, du préfet de Seine-et-Oise Paul Demange et du préfet de police Maurice Papon. Alors que Mme de Gaule et la reine Fabiola prennent la voiture, le général de Gaulle entraîne le roi Baudouin au drapeau. Les hymnes nationaux sont exécutés et les troupes passées en revue. Dans le salon d'honneur de l’aéroport ont lieu les présentations des diverses personnalités présentes puis les discours des chefs d’État. Le président français indique notamment que « depuis la visite d'Albert Ier, il n'y a eu entre la Belgique et la France que des raisons de s'estimer, de s'allier et de s'aimer » 




Ensuite les deux couples prennent la direction de l'hôtel du ministre des Affaires étrangères, sur le Quai d'Orsay, où les souverains belges logeront durant leur séjour. Une partie de la délégation belge prendra ses quartiers par contre à l'Hôtel de Crillon. Le long du parcours, ce ne sont pas moins de 12.000 policiers qui assurent la sécurité. Arrivés à destination, un détachement de la Garde républicaine rend les honneurs puis les suites et la Maison du général de Gaulle sont présentées dans le Salon de la Rotonde. Le président français a détaché auprès du Roi des Belges le général Leguay, le commandant Jallas, le capitaine de corvette de Castelbajac, M. de Casteja (conseiller des Affaires étrangères), sans oublier Mme de Beaumarchais destinée à la reine Fabiola. Le couple royal a alors le loisir de découvrir les appartements mis à sa disposition, agrémentés pour l'occasion de prêts venant du Louvre : un Manet, deux Chardin et un Lancret.


Une heure plus tard, à exactement 12h28, le général de Gaulle est de retour, accompagné de son Premier ministre Michel Debré et d'une délégation française. Les deux chefs d’État se retrouvent dans le Hall d'Honneur puis prennent la direction du Tombeau du Soldat Inconnu. Accueillis par le Ministre des Armées Pierre Messmer et le Ministre des Anciens combattants et Victimes de la Guerre Raymond Triboulet, cette cérémonie d'hommage est le premier temps fort de toute visite d’État. Elle se conclut par la signature du livre d'or par le roi Baudouin.



Photo : Archives Le Soir


Le cortège de dix voitures pénètre ensuite, via la Grille du Coq, à l’Élysée, demeure officielle du président français. Le président de Gaulle conduit son hôte dans le Salon des Ambassadeurs et sont peu après rejoints par la reine Fabiola et Mme de Gaulle pour un déjeuner intime dans le Salon Murat. Les deux couples dégustent alors du melon au porto, un bar braisé au chablis, une poularde de Bresse périgourdine, des formages puis un soufflé au Grand Marnier, le tout arrosé par un Chevalier-Montrachet de 1955. A l'issue du déjeuner, vers 14h40, alors que la reine Fabiola regagne le Quai d'Orsay, le général de Gaulle entraîne le roi Baudouin dans son cabinet pour un entretien privé de quarante-cinq minutes.





De retour lui aussi à l'hôtel du ministre des Affaires étrangères, le roi Baudouin se voit présenter les chefs de mission diplomatique dans le Salon de l'Horloge, resté célèbre pour la déclaration qu'y a faite Robert Schuman le 9 mai 1950 pour la construction européenne. Un peu plus d'une heure plus tard, il accorde une audience à Marie-Hélène Cardot, vice-présidente du Sénat et présidente du Groupe d'Amitié France-Belgique au Sénat, à M. Courant, député et président du Groupe d'Amitié France-Belgique à l'Assemblée nationale, ainsi qu'à tous les membres de ces deux bureaux. Pendant ce temps, la reine Fabiola a eu le temps de retrouver sa mère, la marquise douairière de Casa Riera, descendue à l'Hôtel de Crillon.


En soirée, un dîner de gala était offert au Palais du Louvre par le président français en l'honneur du Roi et de la Reine des Belges. La reine Fabiola arbore la version uniquement florale du diadème des ducs de Medinaceli. Salués devant la Porte Denon par le Ministre de la Culture André Malraux, les souverains belges retrouvent le couple présidentiel sur le perron. Patientant dans la Galerie de Praxitèle, les invités sont présentés progressivement aux deux couples dans la Salle du Parthénon et gagnent ensuite leurs places dans la Galerie des Cariatides. Après le dîner, les deux couples se retirent dans la salle où avaient eu lieu les présentations. Avant de regagner le Quai d'Orsay, le couple royal se voit présenter dans le Salon d'Auguste les chefs de mission diplomatique et leurs conjoints. Baudouin et Fabiola prennent ensuite congé du couple présidentiel dans la Galerie du Manège, il est alors 23h30.







Lors du dîner , comme toujours lors d'une telle visite, les deux chefs d’État ont prononcé un discours. Un extrait de la réponse du Roi au général de Gaulle ne passera pas inaperçu dans les milieux laïques belges : « Nul dialogue n'est valable entre les hommes si ceux-ci ne communient pas à quelque vérité souveraine et reconnue de tous. La science peut abolir les distances et franchir les espaces, elle est incapable, par elle-même, de faire tomber un préjugé, d'amener l'homme à tendre la main à l'homme, de nouer entre eux des liens durables et de leur apporter des raisons de vivre. Or, aujourd'hui comme hier, les hommes ont besoin, pour vivre, de savoir pourquoi notre monde contemporain s'interroge encore avec acuité sur le sens même de la vie personnelle et collective. Ceux qui ont opté pour les sables mouvants du relativisme ne peuvent offrir une réponse valable à ces questions vitales. On ne construit pas une cité humaine sur de pareils fondements, sur de pareils marécages. Cette primauté du spirituel sur la technique, la France en est profondément convaincue. La grandeur de votre pays à travers l'histoire, Monsieur le Président, vient de ce qu'il a gardé le culte des valeurs essentielles qui sont à la base de notre civilisation et qui sont l'héritage du christianisme ». Si bien qu'Henri Janne, sénateur socialiste et ancien recteur de l'Université Libre de Bruxelles, a publié un article dans Le Soir du 1er juin afin de remettre en cause, non pas tant la personne du roi Baudouin, mais celle du ministre socialiste des Affaires étrangères Paul-Henri Spaak qui avait lu auparavant le discours et n'y avait trouvé rien à redire. 


Le lendemain, la journée commence pour le couple royal par une visite en matinée au château de Fontainebleau, accompagné du Ministre de la Culture André Malraux et de son épouse. Ensuite, un déjeuner est offert au Quai d'Orsay par le Ministre des Affaires étrangères Maurice Couve de Murville. En après-midi, les souverains se rendent à l'ambassade de Belgique, rue de Tilsitt. Quarante-cinq minutes plus tard, le Ministre des Affaires économiques Wilfrid Baumgartner et son épouse viennent les chercher pour une réception à la Chambre de Commerce de Paris. Ils y sont également salués par le Secrétaire d’État au Commerce intérieur Joseph Fontanet et le président de la Chambre de Commerce Georges Desbrières.




Le soir, c'est au tour du couple royal d'offrir un dîner au président de Gaulle. Celui-ci a lieu à la résidence de l'ambassadeur de Belgique dans l'Hôtel de La Marck, rue de Surène. Ensuite, les invités sont conviés à une soirée de gala au Théâtre national de l'Opéra avec au programme le 3e acte du Lac des Cygnes avec Claude Bessy et Attilo Labis. A leur arrivée, la Garde républicaine rend les honneurs. Le couple royal retrouve alors le couple Malraux et se fait présenter M. Julien, administrateur-général de la Réunion des Théâtres Lyriques Nationaux. Pendant l'entracte, les deux couples se rendent au Musée de l'Opéra où M. Julien leur présente dans la rotonde de la bibliothèque les danseurs et les danseuses étoiles du corps de ballet. A la fin de la soirée, au moment de quitter la loge présidentielle, la reine Fabiola est prise d'étourdissements. Déjà avant d'entamer cette visite, il était question dans la presse belge d'une possible grossesse.


Collection personnelle Valentin Dupont

Le vendredi 26, la reine Fabiola reste dans ses appartements. Le général de Gaulle lui envoie un médecin et un communiqué officiel fait état de « coliques néphrétiques ». Deux semaines plus tard, le couple royal se rendra en audience auprès du pape Jean XIII et ce dernier indiquera maladroitement à la presse que la souveraine est belle et bien enceinte. Hélas, cette grossesse, comme plusieurs autres, se soldera par une fausse couche... La visite prévue avec Mme de Gaulle de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul est donc annulée. Le roi Baudouin se rend, lui, en matinée à l'usine des automobiles Simca à Poissy avec le Ministre de l'Industrie et du Commerce Jean-Marcel Jeanneney.

Aux alentours de midi, le Ministre de l'Information Roger Frey et son épouse arrivent à l'hôtel du ministre des Affaires étrangères et emmènent le Roi à l'hôtel de ville où l'attend une réception. Il est accueilli par Julien Tardieu, président du Conseil municipal. Les membres du Conseil lui sont présentés dans le Salon des Tapisseries puis il signe le livre d'or. La réception se poursuit dans la Salle des Fêtes où les hymnes nationaux retentissent et où le président Tardieu prononce un discours, auquel le Roi répond. C'est à l'Hôtel de Lauzun qu'un déjeuner est offert par le Conseil municipal en l'honneur du souverain belge. 

En après-midi, le roi Baudouin visite la Fondation Biermans-Lapôtre, une résidence de la cité international universitaire de Paris qui accueille en priorité des étudiants belges, ainsi que des Luxembourgeois. Avec l'ambassadeur belge, le baron Jaspar, il quitte la fondation près d'une demi-heure plus tard pour une réception à l'ambassade de Belgique, l'occasion de rencontrer la colonie belge. 

Une nouvelle soirée de gala attend le souverain, cette fois-ci dans le cadre magnifique du château de Versailles et de ses grandes eaux. Il a d'ailleurs l'occasion de rencontrer l'architecte et le conservateur en chef du musée avant de signer le livre d'or. Après la traditionnelle présentation des multiples invités, c'est la célèbre Galerie des Glaces qui sert d'écrin au dîner. Des rumeurs d'attentat planant sur le général de Gaulle, les photographes y sont tout d'abord interdits puis pénètrent dans la salle après l'intervention de Claude de Valkeneer, attaché de presse du Palais. Ensuite, le Roi se retire avec le couple présidentiel dans le Salon de la Pendule, avant de se rendre à l'Opéra Louis XV pour une représentation. Durant l'entracte, le roi Baudouin retrouve M. Julien qui lui présente, dans le vestibule d'entrée, les artistes du spectacle. C'est vers minuit que le souverain belge prend congé de ses hôtes. 

Le 27 mai, le couple royal se rend en matinée à l’Élysée afin de saluer une dernière fois le couple présidentiel avant de regagner la Belgique. Baudouin et Fabiola prennent tout d'abord congé des présidents des assemblées, des membres du gouvernement et d'autres personnalités dans le Salon des Ambassadeurs. Les deux chefs d’État se rendent ensuite au drapeau, accompagnés du Premier ministre Michel Debré et du Ministre des Armées Pierre Messmer, tandis que les hymnes se succèdent. Le général de Gaulle reconduit le Roi à sa voiture qui démarre à 10h15. Avant de mettre un terme à cette visite d’État, le roi Baudouin se rend encore au Centre d’Études Nucléaires à Saclay et visite les installations. A 11h45, il arrive à l'aéroport de Villacoublay, où la reine le rejoint. Le couple embarque donc dans un avion à destination du royaume, c'est en tout cas la version du programme officiel puisque d'autres sources indiquent que Baudouin et Fabiola n'auraient regagné la Belgique que le dimanche.


Photo : Sipa Press
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- Voyage en France de Leurs Majestés le Roi et la Reine des Belges. Programme du Voyage du 24 au 27 mai 1961, Paris, Papeterie Vendôme, Collection privée Valentin Dupont
- DE LOBKOWICZ Stéphane (1994), Baudouin. Biographie, Braine l'Alleud, Éditions J.-M. Collet, pp. 193-194
- DE VALKENEER Claude (2002), De Cour à jardin. 30 ans au Palais royal, Bruxelles, Éditions Racine, p. 85
- MICHELLAND Antoine et SÉGUY Philippe (1995), Fabiola. La reine blanche, Paris, Bayard Éditions, pp. 129-132
- STENGERS Jean (1992), L'action du Roi en Belgique depuis 1831. Pouvoir et influence, Paris - Louvain-la-Neuve, Éditions Duculot, pp. 215-217