Le 22 septembre 1984, c'est le grand jour. Pour son mariage, la princesse Astrid porte une robe de faille de Faroni et de dentelle, une création de Louis Mies. Les manches très amples se resserrent à partir du coude donnant un effet bouffant. Dotée d'une traîne de cinq mètres, la robe est rehaussée par le voile de famille de sa mère la princesse de Liège, en application de Bruxelles en fil de lin au fuseau et à l'aiguille sur tulle mécanique en coton. Restauré pour l'occasion, il date de la seconde moitié du XIXe siècle et a été porté pour la première fois en 1877 par Laure Mosselman du Chenoy, la grand-mère belge de la reine Paola. La Princesse a choisi comme diadème une couronne de fleurs d'orangers et de lierres.
Pendant ce temps, les invités arrivent déjà en l'église Notre-Dame du Sablon, dont les éléments de la composition florale ont été puisés dans les serres royales de Laeken, et ils peuvent patienter en profitant des images de la cérémonie civile diffusée dans plusieurs écrans installés discrètement sur les colonnades. Ils suivent également le parcours du cortège, épaulé par l'Escorte royale à cheval, jusqu'à l'édifice religieux. La princesse Astrid arrive à l'autel avec son père qui a le bras bandé suite à sa récente chute à moto. C'est la comtesse Ginevra Rossi di Montelera, une nièce de la princesse Paola, qui fait figure de demoiselle d'honneur et qui réajuste la traîne de la mariée. Pour les enfants d’honneur, le couple a fait appel à deux filles et deux garçons : l'archiduc Carl-Christian et l'archiduchesse Priscilla (enfants de l'archiduc Rudolf, cousin germain de Lorenz) ainsi que Pilar et André d’Orléans-Borbón y San Martino d'Aglie (enfants d'une nièce de la princesse Paola). Les quatre enfants et la demoiselle d'honneur portent des vêtements qui ont été dessinés par Louis Mies mais réalisés par une autre maison bruxelloise.
© V. Vanbekbergen |
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Parmi les altesses étrangères qui ont fait le voyage se trouvent l'ensemble de la famille grand-ducale luxembourgeoise - hormis le prince Guillaume -, le roi Olav V de Norvège, la princesse Astrid de Norvège et son époux, la reine Sophie d'Espagne et ses filles les infantes Elena et Christina, la princesse Georgina de Liechtenstein et ses enfants le prince héritier Hans-Adam et la princesse Nora, le duc et la duchesse de Gloucester, le prince héritier Frederik de Danemark, la princesse Margriet des Pays-Bas et son époux ainsi que le prince Naruhito du Japon. Citons également la présence du prince Carl Bernadotte (frère de la reine Astrid) qui représente la famille royale suédoise aux côtés de la princesse Désirée de Hohenzollern (sœur du roi Carl XVI Gustaf). Le prince Georges de Danemark (fils de la princesse Margaretha de Suède, sœur de la reine Astrid) a aussi fait le déplacement tout comme le Grand-Maître de l'Ordre de Malte.
Ayant des liens familiaux proches avec la famille royale belge, les Savoie sont bien représentés, au premier rang desquels se trouve la reine Marie-José. Tous ses enfants sont présents : le prince Victor-Emmanuel et la princesse Marina, la princesse Marie-Béatrice et son époux, la princesse Marie-Gabrielle, la princesse Maria-Pia et ses enfants Dimitri, Michel, Serge et Hélène de Yougoslavie. Nous pouvons encore pointer dans l'assistance la reine Anne-Marie de Grèce et sa fille Alexia, le prince Michel de Grèce et son épouse, le roi Michel et la reine Anne de Roumanie venus avec la princesse héritière Margarita, le duc de Bragance, le duc et la duchesse Max de Bavière, le prince Franz de Bavière, le prince Antoine et la princesse Elisabeth de Bourbon-Siciles accompagnés de leurs enfants Francesco et Marie-Caroline, le prince Giovanni de Bourbon-Sicile, la princesse Espérance de Reuss ou encore le prince Edouard et la princesse Françoise de Lobkowicz. Les famille Orléans (et apparentés) est, à l'instar des Luxembourg et des Savoie, venue en nombre : le comte et la comtesse de Paris, la duchesse de Montpensier et sa fille la princesse Marie, le duc et la duchesse d'Orléans, la comtesse de Limburg Stirum et sa famille, la comtesse de Schönborn-Buchheim, la princesse Bianca d'Aoste (fille de la princesse Claude) ainsi que le duc et la duchesse de Wurtemberg venus à Bruxelles avec leurs enfants Frederik et Mathilde.
Le prince Nikolaus et la princesse Margaretha de Liechtenstein D.R. |
Le comte et la comtesse de Paris D.R. |
Assurée par le cardinal Godfried Danneels, primat de Belgique et archevêque de Malines-Bruxelles, la cérémonie religieuse débute avec l’Épître de Saint-Paul aux Romains, lu en allemand, suivi du Psaume 139 « Hommage à Celui qui sait tout » en français et en néerlandais. La princesse Astrid a, ici, choisi comme témoins son frère Laurent et sa cousine la baronne Maria-Teresa Ricasoli. Pour Lorenz, son choix s'est porté sur son frère Gerhard et le prince Nikolaus de Liechtenstein. Avant la lecture de l’Évangile, une amie d'Astrid, la Gantoise Anne De Groote - elles étaient ensemble aux Etats-Unis il y a plusieurs mois quand Astrid y fut volontaire dans un hôpital du Michigan - interprète un « Glory to God » en s'accompagnant à la guitare. Après l'échange des alliances, les époux récitent à haute voix une prière à Saint-François d'Assise suivi de « Die Himmel Rühme » de Beethoven. Les musiques de Hayden, Corelli, Bach, Haendel, Schubert ou encore Mozart de la cérémonie ont été exécutées avec le concours de l'Orchestre de chambre « Camerata Leodiensis », le quartette royal d’Eupen et la chorale de la BRT. Le temps des lectures arrive enfin : les Intentions en français pour le prince Philippe, Anne De Groote en néerlandais puis la princesse Nora de Liechtenstein en allemand. La cérémonie se clôture sur la lecture par Monseigneur Pedroni, Nonce apostolique, du message délivré par le pape Jean-Paul II.
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La sortie des mariés se réalise sous la pluie, au son de 51 coups de canon. La plupart des invités regagnent peu à peu leurs voitures équipés de parapluies quand d'autres - les moins prestigieux - ont du se faufiler entre les gouttes pour rejoindre des mini-bus. Mais ne dit-on pas : « Mariage heureux, mariage pluvieux » ? Tout ce petit monde prend la (courte) route du Palais de Bruxelles où le couple s'adonne premièrement à une séance de photos en bas de l'Escalier de Venise. Ensuite, il se joint à leurs familles pour la traditionnelle photo de groupe. Les réjouissances se clôturent par un déjeuner, servi avec la collaboration d'écoles hôtelières, qui réunit au moins 500 personnes disséminées entre la Salle du Trône, la Salle des Glaces et la Grande Galerie.
Moment de complicité avec le roi Baudouin et la reine Fabiola © V. Vanbekbergen |
La princesse Astrid et l'archiduc Lorenz ont d'abord entamé leur voyage de noce en Autriche et notamment à Vienne. Quinze jours plus tard, ils s’envolaient pour l'île Maurice. Logeant dans un petit bungalow au nord de l’île qu'ils ont pris le temps de découvrir en deux semaines. Durant un pèlerinage à Port-Louis, aidant un paralysé à accéder au Monument de Marie, ils sont repérés et photographiés. Ils accepteront ensuite de poser pour quelques photos avant de retrouver leur quiétude.
En voyage de noce D.R. |
Bravo Valentin pour cet article plus qu'intéressant...!
RépondreSupprimerBises d'Alsace
Huguette
http://bijoussimo.centerblog.net/
Merci Valentin pour ce très beau sujet.
RépondreSupprimerLa Maison de France est aujourd'hui encore proche de la princesse Astrid et de l'archiduc Lorenz d'Autriche-Este et plus particulièrement le Duc et la Duchesse de Vendôme.
Bel été à vous
En effet, ce n'est pas pour rien si la princesse Astrid a été choisie pour marraine du prince Gaston!
SupprimerMerci pour votre commentaire et je vous souhaite également un bel été!
De très beaux souvenirs... Cela ne nous rajeunit pas ;-)
RépondreSupprimerJe ne connais pas du tout cette histoire, merci.
RépondreSupprimerC'est beau toutes ces photos anciennes ;)
Je suis photographe mariage à Bordeaux en France et même aujourd'hui ce métier existe toujours ;)
Capturer de beaux instants dans la vie d'un couple ! :)