10ème anniversaire du décès de la princesse Lilian

Il y a presque 10 ans jour pour jour, le 7 juin 2002, que la princesse Lilian est décédée au domaine d'Argenteuil dans sa 85ème année. Pour évoquer sa mémoire, j'ai choisi un témoignage de sa nièce, la princesse Marie-Gabrielle de Savoie, peu après le décès de la princesse de Rethy.

"Il m'est difficile de parler de ma tante Lilian, si peu de temps après sa disparition, sans sentir les larmes me monter aux yeux. Sa présence mais aussi nos fréquentes conversations téléphoniques me manquent beaucoup. Je l'ai rencontrée pour la première fois au Portugal au début des années cinquante. Mon oncle et ma tante Lilian étaient de passage à Estoril et allaient en Amérique. Je les ai revus à Bruxelles, à l'occasion des quatre-vingts ans de ma grand-mère la reine Elisabeh. C'était un anniversaire très joyeux. Tante Lilian était resplendissante, elle attendait Esmeralda.



A New Delhi : Nehru, Lilian, Léopold et Marie-Gabrielle. La princesse les accompagnait alors pour un voyage en Inde et au Népal (© Associated Press)

En 1958, j'étais de nouveau en Belgique, invitée au bal de la cour. C'était mon premier bal ; j'étais ravie et en même temps très intimidée. Je logeais à Laeken et le soir de mon arrivée tante Lilian est venue dans ma chambre. Elle voulait voir ma robe du soir. Ayant très vite compris que je souffrais de timidité aiguë, héritage des Cobourg, elle me rassura en admirant ma robe et en me disant mille choses gentilles.

Marie-Gabrielle, la reine Elisabeth, Lilian et Léopold (© Collection privée de la famille royale)

Depuis cette époque, mon amitié affectueuse pour "mes oncles de Belgique" n'a jamais faibli. J'allais les voir à Argenteuil, à Ciergnon, à Hinteriss, ou à Biot, dans le midi de la France. Avec ma tante, nous parlions de tout. La conversation était toujours intéressante et souvent amusante. Tante Lilian a été l'une des plus belles femmes que j'ai connues. Elle était aussi très intelligente et enthousiaste de la vie, avec un caractère fort et décidé. Elle a parfois été mal comprise. Pourtant elle avait un grand coeur et se montrait toujours prête à aider son prochain. Mon affection et mon admiration pour ma tante ont duré, sans discontinuer et sans nuages, pendant quarante-deux ans et, toujours, je la regretterai."

Propos recueillis par Christophe Vachaudez pour la revue mensuelle "L'Eventail" (n°6 - septembre 2002).