Le traité de 1866 |
La Belgique et le Japon ont conclu en 1866 un traité bilatéral d'amitié, de commerce et de navigation. Le jeune Etat cherchait alors à développer ses relations internationales et était le neuvième pays occidental à sceller un tel traité avec l'Empire du Soleil levant. L'année suivante, Tokugawa Akitake, seigneur du domaine d'Aizu, s'est rendu en Europe afin de visiter l'Exposition universelle de Paris. Ce frère cadet du shogun Tokugawa Yoshinobu et sa délégation ont également effectué un séjour en Belgique où ils furent reçus par le roi Léopold II et où ils assistèrent à une somptueuse soirée au Palais de Bruxelles. Lors de l'audience, les propos du monarque furent axés sur le commerce. Indiquant à la délégation que le niveau de santé d'un pays se mesurait à l'usage de l'acier, il leur conseilla de visiter des fonderies belges et de passer commande. Le samouraï de la délégation fut consterné par ces propos considérés comme brutaux. En effet, le confucianisme demandait alors aux autorités de se tenir à l'écart de telles discussions visant des profits économiques.
La mission Tokugawa en Belgique en 1867 |
En 1868, conséquence de l'ouverture du Japon vis-à-vis de l'extérieur, le shogunat fut aboli et l'empereur Meji retrouva ses pouvoirs. Dans l'optique de moderniser le pays, l'empereur et son gouvernement ont envoyé en 1871 une mission emmenée par le ministre Iwakura aux Etats-Unis et en Europe. Ses membres ont été reçus par le roi Léopold II lors de leur passage en Belgique. D'autres missions d'études ont suivi. C'est ainsi qu'en 1882 la Banque du Japon a été fondée sur la base de la Banque nationale belge. A cette époque également, des officiers japonais étaient invités aux grandes manœuvres militaires qui se tenaient notamment à Beverlo. En 1896, les deux pays sont signé un nouveau traité de commerce et de navigation.
Le prince Kotohito Kan'in |
Deux ans plus tard, en avril 1900, la Belgique a accueilli son premier visiteur impérial : le prince Kotohito Kan'in. Issu d'une branche cadette de la famille impériale, le prince avait été adopté par l'empereur Kōmei. Ce militaire, frère adoptif de l'empereur Meji, avait participé à la guerre sino-japonaise quelques années auparavant. En 1905 a éclaté la crise de Tanger : l'empereur Guillaume II d'Allemagne protesta contre les ambitions françaises au Maroc. Le roi Léopold II, qui nourrissait alors des projets au Maroc, s'était rangé du côté du Kaiser, dont le Japon était un allié. Assistant en juin 1905 à Berlin au mariage du prince héritier Frédéric-Guillaume, le prince Albert précise justement à son oncle dans une lettre : « Les festivités se sont déroulés (sic) sans incidents notables, les Japonais, très bien reçus par l'Empereur, ont été assez vexés du sans-gêne avec lesquels les Princes et surtout les Princesses les ont traités ; j'ai à peine besoin de vous dire que nous nous sommes gardés de suivre cet exemple ». Cette crise a été résolue en 1906 par la conférence d'Algésiras, à laquelle participa la Belgique.
Le prince et la princesse Kuni Kuniyoshi, parents de la future impératrice Nagako |
En juin 1909, le prince et la princesse Kuni Kuniyoshi ont effectué une visite en Belgique. Le prince, qui fut autorisé à fonder une nouvelle branche au sein de la famille impériale par l'empereur Meji, étudiait alors la tactique militaire en Allemagne et était attaché à un régiment prussien. Ils sont les parents de la princesse Nagako de Kuni, future impératrice du Japon. A la suite du décès du roi Léopold II le 17 décembre 1909, l'empereur Meji demanda au baron Kurino, ambassadeur en poste à Paris, de représenter le Japon aux funérailles le 22 décembre à Bruxelles, puis le lendemain lors de la prestation de serment du roi Albert. Ce dernier a adressé une lettre, en février 1910, afin de remercier le « Très Haut, Très Excellent et Très Puissant Prince Sa Majesté Impériale et Royale l'Empereur du Japon, Notre bon Frère et Cousin ». Dans cette missive, le roi Albert annonçait également l'envoi d'une mission au Japon, présidée par le baron Constant Goffinet, l'intendant de la Liste Civile, afin de notifier officiellement à l'empereur son avènement au trône.
Le prince et la princesse Fushimi Hiroyasu |
En mai 1910, le prince et la princesse Fushimi Hiroyasu ont effectué une visite en Belgique et ont été reçus par le roi Albert. Le neveu du prince Kotohito Kan'in, de passage en Belgique dix ans auparavant, s'était d'ailleurs vu remettre à titre militaire les insignes de Grand-Croix de l'Ordre de Léopold. Le prince Fushimi Hiroyasu a étudié en 1909 et 1910 en Grande-Bretagne. A cette époque, les empereurs Meji puis Taishō entretenaient avec le souverain belge une correspondance formelle destinée à informer la Cour de Belgique des grands événements de la famille impériale. En 1911, une exposition permanente devant permettre de favoriser les échanges commerciaux entre les deux pays a vu le jour sous l'impulsion du roi Albert dans la tour japonaise qui était alors une annexe du musée commercial. Cette tour, inaugurée en 1905, a été construite à la demande du roi Léopold II qui l'avait ensuite incorporée à la Donation royale.
Durant la Première Guerre mondiale, l'attitude de la Belgique et de son Roi a marqué les esprits au Japon. De l'argent y fut ainsi collecté à destination des réfugiés belges. L'empereur Taishō aurait également envoyé une épée en or au Roi-Chevalier. En juin 1921, le prince héritier Hirohito effectua une visite officielle en Belgique. Pour la première fois, un futur empereur quittait le Japon pour une tournée de six mois en Europe, chaperonné par son grand-oncle adoptif le prince Kotohito Kan'in, déjà venu en Belgique en 1900. Arrivant de Paris, Hirohito fut accueilli par le roi Albert et son fils aîné le prince Léopold. Cette visite coïncida avec l'élévation au rang d'ambassades de la légation japonaise installée à Bruxelles depuis 1898 et de la légation belge au Japon, d'abord située à Yokohama en 1873 (un consulat y avait déjà vu le jour en 1867) avant d'être déménagée à Tokyo en 1893. Le prince Hirohito se rendit avec le prince Léopold sur le site de la Bataille de Waterloo ainsi qu'à Ypres, une ville sévèrement touchée lors de la Première Guerre mondiale. Celui qui allait accéder au trône cinq ans plus tard a également tenu à visiter les ruines de la bibliothèque de Louvain, incendiée par les Allemands. Le Japon avait fortement contribué en 1919 au financement de la reconstruction d'une nouvelle bibliothèque dont les travaux furent achevés en 1928. La Belgique sut rendre la pareille en 1923 à la suite d'un séisme qui fit plus de 100.000 morts au Japon. L'Etat belge avait alors été le troisième plus grand donateur étranger après les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
Le prince Charles fut le premier membre de la famille royale belge à se rendre au Japon. En effet, le prince de Galles, futur Edouard VIII, invita le prince Charles alors aspirant de marine à prendre part à un voyage à bord du Renown devant le conduire jusqu'aux Indes et au Japon. Le navire fit son entrée dans le port de Tokyo le 12 avril 1922. Le lendemain, le fils cadet du roi Albert a assisté à une réception où il rencontra la princesse Higashifushimi Yorihito, avant de se rendre dans le palais de son époux. Cet amiral qui prit part à la guerre russo-japonaise était le dernier descendant d'une branche cadette de la famille impériale et avait été adopté par l'empereur Meiji en 1869. Le prince Higashifushimi Yorihito est décédé deux mois plus tard, le 27 juin. Outre cette rencontre, le prince Charles a répondu à plusieurs invitations non officielles de membres de la famille impériale et sa personnalité aurait, dit-on, fait bonne impression auprès de l'impératrice Sadako, passée à la postérité sous le nom de Teimei. Le navire fit ensuite escale à Kobe où le prince Charles visita notamment le tombeau de l'empereur Meiji et de l'impératrice Shōken.
Le prince et la princesse Higashifushimi Yorihito |
Le prince et la princesse Takamatsu avec la famille royale belge |
Dîner de gala en l'honneur du prince et de la princesse Takamatsu en 1930 Photo : Van Parys |
Le développement des bonnes relations entre les deux pays fut stoppé à la suite de l'invasion japonaise en Mandchourie en septembre 1931, un acte dénoncé par la plupart des chancelleries occidentales et qui a conduit au retrait du Japon de la Société des Nations trois années plus tard. A cette époque, le prince Léopold et la princesse Astrid préparaient un voyage en Extrême-Orient pour le printemps 1932 et l'étape japonaise fut naturellement supprimée. La création de l'Etat fantoche du Mandchoukouo en territoire chinois cristallisait les poussées nationaliste et militariste existant alors au Japon. Dès la guerre du Pacifique en 1941, les Alliés ont suspendu leurs relations avec le Japon.
Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon fut placé entre 1945 et 1952 sous occupation militaire alliée. Il fut décidé de maintenir le système impérial. Une présence diplomatique belge fut restaurée au Japon dès 1946, accréditée auprès du commandant supérieur des forces alliées. En juillet 1949, la Belgique et le Japon ont restauré leurs relations diplomatiques par la signature d'un traité commercial. Le 8 septembre 1951, la Belgique était l'un des quarante-huit signataires du traité de San Francisco dont l'entrée en application moins d'un an plus tard restaura l'indépendance du Japon.
Photographie du roi Baudouin prise par le prince Akihito lors de son séjour en Belgique en 1953 Photo : Agence de la Maison impériale |
En juillet 1953, le prince héritier Akihito, âgé de dix-neuf ans, s'est rendu aux cérémonies du couronnement de la reine Elizabeth II. C'est là qu'il rencontra pour la première fois le prince Albert de Belgique, d'un an son cadet. Ils étaient alors les deux plus jeunes princes de l'assemblée. Le prince héritier japonais visita également quatorze pays en Europe et se rendit aux Etats-Unis. De passage en Belgique, le roi Baudouin, trois ans plus âgé, invita la prince Akihito à passer deux nuits au château de Laeken. La princesse Maria-Esméralda a raconté dans l'ouvrage Léopold III, mon père (2002) que le prince Akihito désira absolument monter Silver Lining, le cheval blanc de la princesse Lilian, réputé pour être peu docile. C'est donc avec la quasi-certitude qu'il serait jeté à terre que la famille royale s'étonna de voir le prince héritier japonais parvenir à maîtriser sa monture. Après cet épisode, Akihito a indiqué qu'en tant que prince héritier il lui était interdit de monter un cheval dont la robe ne soit pas blanche. A plusieurs reprises, lors de conférences de presse diverses, Akihito a indiqué que lors de ce séjour il s'était senti accueilli comme un membre de la famille. Un tableau intitulé Entrée au château peint par Albert Saverys qui évoque cette rencontre trône d'ailleurs aujourd'hui dans la salle à manger de la résidence de l'ambassadeur belge à Tokyo. L'ambassade, qui avait été acquise en 1928 fut détruite en 1942 lors de bombardements américains. La reconstruction de l'édifice, au même endroit, s'est achevée en 1959.
De gauche à droite : le roi Léopold III, le prince héritier Akihito, le roi Baudouin, le prince Alexandre et la princesse Lilian Photo : Collection personnelle Valentin Dupont |
De leur première rencontre en 1953 naquit une profonde amitié entre le roi Baudouin et le prince Akihito, à laquelle fut associée quelques années plus tard leurs épouses. Le prince héritier Akihito fut le premier à se marier le 10 avril 1959 avec Michiko Shōda, la fille d'un riche minotier. Ils se connaissaient depuis août 1957, période à laquelle ils se sont rencontrés sur un court de tennis. Après leur rencontre, Michiko a effectué, seule, un voyage en Europe et aux Etats-Unis d'une durée de 54 jours. Elle s'est arrêtée en Belgique où elle assista notamment à une conférence. La légende voudrait que le roi Baudouin ait joué alors un rôle d'intermédiaire entre les deux jeunes gens qui n'étaient pas encore fiancés. En effet, toute correspondance entrante ou sortante du prince héritier devait être contrôlée par l'Agence de la Maison impériale, sauf lorsque la correspondance concernait un souverain étranger. Le roi Baudouin aurait donc permis qu'Akihito et Michiko s'échangent des lettres dans la plus stricte intimité. Cette histoire fut racontée par Willy Claes, ministre belge des Affaires étrangères de 1992 à 1994.
Le roi Léopold III au Japon en 1961 |
Visite d'Etat au Japon en 1964 De gauche à droite : le prince Hitachi, la reine Fabiola, l'empereur Hirohito et la princesse héritière Masako |
En 1962, ce fut au tour du prince Albert de se rendre pour la première fois au Japon dans le cadre d'une mission économique en tant que président d'honneur de l'Agence belge pour le Commerce extérieur. Le prince Albert fut reçu par l'empereur Hirohito et l'impératrice Nagako.
En janvier 1964, le roi Baudouin et la reine Fabiola ont effectué une visite d'Etat au Japon qui comprenait des haltes à Tokyo, Kyoto, Nara, Hiroshima et Nagasaki. Arrivant de Hong Kong, le couple royal fut accueilli à l'aéroport par l'empereur Hirohito et l'impératice Nagako, ainsi que par les héritiers. Ce voyage permit à la reine Fabiola d'avoir ses premiers contacts avec les membres de la famille impériale. Elle reçut d'ailleurs de l'impératrice Nagako une pièce de soie réalisée à partir de la production de vers à soie élevés au sein du palais impérial. Le cadeau du couple royal belge était un service en porcelaine de Tournai datant du XVIIIème siècle. La même année, le prince Albert - alors membre du Comité internationale olympique pour la Belgique - et la princesse Paola se sont rendus au Japon pour les Jeux Olympiques de Tokyo. Les princes de Liège furent placés juste aux côtés des membres de la famille impériale lors de la cérémonie d'ouverture. En octobre 1965, le prince et la princesse Hitachi, frère et belle-sœur de l'empereur, ont effectué une visite en Belgique. C'est d'ailleurs le prince Hitachi qui prit la présidence honoraire de la Société Japon-Belgique créée en 1969, fonction qu'il assume encore aujourd'hui.
Visite d'Etat au Japon en 1964 Photo : Archives du Palais Royal |
Dîner de gala au Palais de Bruxelles lors de la visite d'Etat en Belgique de l'empereur Hirohito et de l'impératrice Nagako en 1971 |
Le roi Baudouin et la reine Fabiola avec les héritiers japonais et leurs trois enfants en 1974 Photo : Agence de la Maison impériale |
Visite du prince héritier Akihito et de la princesse héritière Michiko en Belgique en 1983 Photo : Archives du Palais Royal |
Les héritiers japonais accompagnés de leur fils le prince Naruhito reçus au château de Laeken en 1984 |
Le roi Baudouin et le prince Philippe reçus en audience par l'empereur Hirohito en 1985 Photo : Archives du Palais Royal |
Visite de l'Exposition internationale de Tsukuba avec le prince héritier Naruhito et la princesse héritière Michiko Photo : Archives du Palais Royal |
Le prince Philippe et le prince Naruhito au Japon en 1986 Photo : Collection privée de S.M. le Roi |
Le roi Baudouin et la reine Fabiola se sont rendus en Australie et en Nouvelle-Zélande en 1987. Après ce volet officiel, le couple royal a effectué une halte à Tokyo où il était invité par les héritiers. Ils se sont retrouvés lors d'un dîner en compagnie des trois enfants du prince Akihito et de la princesse Michiko. Le lendemain, les deux couples ont visité une verrerie. Le 7 janvier 1989, l'empereur Hirohito est décédé à l'âge de 87 ans. L'ère Shōwa fit place à l'ère Heisei avec la montée sur le trône du chrysanthème d'Akihito. Le roi Baudouin et la reine Fabiola ont assisté aux funérailles d'Etat du désormais empereur Shōwa le 24 février. En août, le couple royal invita la princesse Sayako, fille unique du couple impérial, à les rejoindre en vacances durant une semaine à Motril. Durant ce séjour, le roi Baudouin et la reine Fabiola ont emmené la princesse Sayako sur leur yacht Avila.
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Europalia Japon en 1989 |
Visite du roi Baudouin et de la reine Fabiola au Japon en 1992 Photo : Archives du Palais Royal |
I visited the Château of the Belgian King
Where he lives no more-
He who was my bosom friend
Down the last forty long years
Château de Laeken, le 9 septembre 1993 Photo : Archives du Palais Royal |
Dîner de gala au Palais de Bruxelles |
Visite de la reine Fabiola au Japon en 1995 Photo : Archives du Palais Royal |
Un peu plus d'un an plus tard, en août 1995, ce fut au tour de la reine Fabiola d'être reçue par le couple impérial. Elle passa quatre jours au Japon avant de se rendre à la quatrième conférence mondiale sur les femmes à Pékin. Le 30 août, l'impératrice Michiko a rendu visite à son amie à l'ambassade belge.
La même année, pour l'anecdote, un « Jardin Roi Baudouin » fut inauguré au sein des jardins d'Hoegaarden avec un buste du souverain. Un colombier venant de Laeken prit place également dans ce jardin, tout comme un cèdre du Japon dont les graines avaient été offertes au roi Baudouin par l'empereur Hirohito.
En 1996, ce fut au tour du roi Albert II et de la reine Paola d'effectuer une visite d'Etat au Japon du 21 au 25 octobre. Le dernier voyage de l'ancien prince de Liège comme président d'honneur de l'Office belge du Commerce extérieur remontait à avril 1993. Pour cette visite, le prince Philippe se trouvait déjà sur place à partir du 19 octobre et il accueillit ses parents à l'aéroport aux côtés des princes héritiers et du prince Hitachi. La reine Paola avait choisi comme dame d'honneur lors de ce voyage la baronne de Maere d'Aertrycke qui avait connu l'impératrice Michiko lors de son passage en Belgique en 1957. Un déjeuner intime réunit les deux couples souverains le premier jour. Le baiser qu'échangèrent Paola et Michiko étonna la presse japonaise. Tout comme lors de la visite d'Etat de 1964, un service de porcelaine de Tournai fut offert au couple impérial. Celui-ci offrit quant à lui un tableau de Kaii Higashiyama aux souverains belges. Le programme officiel fut marqué par un déplacement entre Oyama et Ashikaga à bord du train impérial qui n'était plus sorti depuis 1987 et qui avait été récemment restauré. Cela attira de nombreux Japonais sur le parcours du train impérial qui avait déjà transporté le roi Baudouin et la reine Fabiola en 1964. Ce déplacement inspira d'ailleurs à l'empereur Akihito un waka. La réception de retour réunit toute la famille impériale à l'ambassade de Belgique. Le prince Philippe resta sur place un jour supplémentaire afin de promouvoir le commerce extérieur.
Mariage du prince Philippe en 1999 Photo : Jiji Press |
Après avoir assisté à la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques à Sydney, le prince Philippe et la princesse Mathilde ont effectué un séjour privé au Japon du 24 au 27 septembre 2000. Ils furent reçus à dîner par le couple impérial, en présence de la princesse Sayako. Le prince Naruhito et la princesse Masako leur servirent de guides. Ils visitèrent ensemble dans la capitale le musée national et le parc aquatique. Les héritiers japonais assistèrent aussi à un déjeuner à la résidence de l'ambassadeur belge ainsi qu'à la réception organisée à l'ambassade avant le retour du couple en Belgique. Un an plus tard, les deux princesses héritières ont donné naissance à des filles à quelques jours d'intervalle : la princesse Elisabeth est née le 25 octobre, suivie par la princesse Aiko le 1er décembre. En octobre 2000, ce fut au tour de la princesse Astrid et du prince Lorenz de se rendre pour cinq jours en privé au Japon. Ils furent reçus par le couple impérial et ont assisté à une réception à l'ambassade de Belgique en présence du prince et de la princesse Takamado.
A l'occasion de la Coupe du Monde de football en 2002, le prince Philippe et la princesse Mathilde ont fait le voyage jusqu'au Japon. Le couple fut accueilli à l'aéroport le 2 juin par les héritiers qui se joignirent le lendemain à une réception organisée dans un hôtel tokyoïte en présence également du prince et de la princesse Hitachi. Les trois couples, rejoints par le prince et la princesse Takamado, assistèrent ensuite au match opposant la Belgique et le Japon. Le 4 juin, le prince Philippe et la princesse Mathilde furent successivement reçus au palais Togu par le prince Naruhito et la princesse Masako, puis au palais impérial par le couple impérial accompagné de la princesse Sayako. En février 2003, le prince Laurent effectua son unique déplacement officiel au Japon en sa qualité de président d'honneur de l'Orchestre National de Belgique qui y donnait un concert. Le prince et la princesse Akishino assistèrent également à ce concert. Le prince Laurent fut reçu en audience uniquement par l'impératrice Michiko, l'empereur Alihito étant convalescent après une opération à la prostate le mois précédent. Le fils cadet du roi Albert II et de la reine Paola dîna également avec les héritiers au palais Togu et retrouva le prince et la princesse Akishino à l'ambassade belge pour une réception.
En juin 2005, le prince Philippe s'est rendu en mission économique au Japon. Ce fut également l'occasion de visiter l'Exposition internationale spécialisée à Aichi lors de la journée belge. Il y était accompagné par le prince et la princesse Hitachi. Le prince Philippe fut comme à chaque fois reçu par le couple impérial, accompagné de la princesse Sayako. Il retrouva également le prince héritier Naruhito au palais Togu. Le prince Philippe, accompagné de la princesse Mathilde pour une partie du programme, a présidé sa quatrième et dernière mission économique au Japon du 9 au 16 juin 2012. Reçu par les héritiers pour un lunch le 11 juin, le couple a retrouvé le lendemain le prince et la princesse Hitachi lors d'une réception dans les nouveaux bâtiments de l'ambassade belge inaugurés en 2010. Après cette réception, le couple princier a été reçu à dîner par l'empereur Akihito et l'impératrice Michiko.
Lors de grands rendez-vous du gotha, les membres de la famille royale belge ont également eu l'occasion de revoir à plusieurs reprises le prince héritier Naruhito, tandis que son épouse la princesse Masako était privée de voyages à l'étranger par l'Agence de la Maison impériale en raison de sa dépression nerveuse. Ce fut le cas notamment en mai 2004 lors du mariage du prince héritier Frederik de Danemark où les trois enfants et beaux-enfants du roi Albert II étaient présents, ainsi qu'en juin 2010 pour le mariage de la princesse héritière Victoria de Suède auquel assistait l'ensemble de la famille royale belge à l'exception de la reine Fabiola. Deux ans plus tard, le prince héritier Naruhito a retrouvé l'ensemble de la famille royale belge à l'occasion du mariage du grand-duc héritier Guillaume de Luxembourg. Ne disposant pas de décoration luxembourgeoise, le fils aîné de l'empereur Akihito portait d'ailleurs la rosette de l'Ordre de Léopold lors de la cérémonie religieuse. La veille au soir, il avait eu l'occasion de discuter avec la reine Paola qui était sa voisine lors du dîner de gala. En avril 2013, la princesse héritière Masako accompagna de nouveau son époux à l'étranger à l'occasion de l'accession au trône du roi Willem-Alexander des Pays-Bas où le prince Philippe et la princesse Mathilde étaient également présents. Ne se déplaçant pratiquement jamais à l'étranger pour ce type d'événements, l'empereur Akihito et l'impératrice Michiko ont tout de même assisté au jubilé de diamant du roi Bhumibol de Thaïlande en 2006 et au lunch organisé au Palais de Buckingham dans le cadre du jubilé de diamant de la reine Elizabeth II en 2012. Ils y ont revu respectivement les héritiers et le couple royal belges.
En avril 2013, la princesse Astrid s'est rendue pour la seconde fois au Japon en tant que représentante spéciale du partenariat « Roll Back Malaria ». Elle fut reçue le 23 avril par le prince héritier Naruhito au palais Togu, puis en soirée au palais impérial pour un dîner offert par l'empereur Akihito et l'impératrice Michiko. Plus tôt dans la journée, se baladant avec son équipe dans la partie publique des jardins du palais impérial, elle était d'ailleurs tombée par hasard sur le couple impérial et le prince Akishino. La fille aînée de la princesse Astrid, la princesse Maria Laura, se trouvait au Japon en septembre 2014. Elle fut invitée par le couple impérial à prendre le thé avec lui en leur résidence. L'une de leurs petites-nièces, la princesse Akiko de Mikasa, connaît d'ailleurs la Belgique pour l'avoir découverte alors qu'elle étudiait au Merton College au Royaume-Uni.
L'impérarice Michiko et la reine Fabiola, plus que deux amies... Ambassade de Belgique au Japon en 1992 Photo : Archives du Palais Royal |
Du 9 au 15 octobre 2016, le roi Philippe et la reine Mathilde ont effectué une visite d'Etat au Japon à l'occasion de la célébration du 150ème anniversaire des relations diplomatiques entre les deux pays. L'empereur Akihito et le roi Philippe choisirent d'ailleurs d'accorder leur présidence d'honneur conjointe aux différentes célébrations prévues à cet effet en 2016. Le 11 octobre, le couple royal fut officiellement accueilli par le couple impérial, accompagné des héritiers. L'accueil fut suivi d'une audience au palais. Le soir, un banquet d'Etat fut servi au palais impérial en présence des deux couples souverains, du prince héritier Naruhito et de la princesse héritière Masako, du prince et de la princesse Akishino accompagnés de leurs deux filles, ainsi que quelques autres membres de la famille impériale. Dans l'assistance se trouvait également Mme Kuroda, l'ex-princesse Sayako depuis son mariage, qui fut jadis invitée par la reine Fabiola en Belgique et en Espagne. Le lendemain de ce dîner, le couple impérial accompagna les souverains belges pour une visite culturelle à Yuki. Ils empruntèrent à cet effet un train, mais pas le train impérial utilisé vingt ans auparavant pour la précédente visite d'Etat belge au Japon. Le soir, le couple royal retrouva les héritiers dans l'intimité de leur hôtel. La presse japonaise rapporta d'ailleurs que le roi Philippe et le prince héritier Naruhito auraient partagé une séance de jogging, une activité physique qu'ils pratiquent tous deux. Les souverains belges ont offert un concert le 13 octobre au Kioi Hall de Tokyo où presque l'ensemble de la famille impériale avait répondu présent. Lors de ce concert, une berceuse composée par l'impératrice Michiko intitulée « Omoi-go » (Cher Enfant) fut interprétée. Ensuite, le roi Philippe et la reine Mathilde prirent officiellement congé de leurs hôtes.
Merci à Petit Belge et Damien Bilteryst pour leurs informations.
Très intéressant article! Ajoutons que le roi Albert II et l'empereur Akihito (qui ne s'étaient plus vus depuis 1996) viennent de se revoir au château de Windsor pour les 60 ans de règne de la reine Elisabeth II.
RépondreSupprimerEst-ce que quelqu'un sait pourquoi la reine Fabiola n'a jamais porté l'Ordre de Léopold ou une décoration étrangère lors des dîners de gala?
Excellent sujet Valentin, merci de nous faire partager tes connaissances et tes passions !
RépondreSupprimerCe reportage montre brillamment comment les relations entre la couronne de Belgique et le trône du chrysanthème, de protocolaires au dix-neuvième siècle sont devenues cordiales puis franchement amicales à partir du Roi Baudouin.
Les illustrations sont superbes et rarement vues. J'aime particulièrement la première qui représente le prince Nobuhito, son épouse et la famille royale belge. Cet homme éclairé eût certainement été un excellent empereur du Japon.
Bien amicalement,
Damien
J'aime revoir ces photos du roi Baudouin et de la reine Fabiola qui paraît perdue sur la photo prise à la villa" Astrida".Valentin c'est possible d'avoir un reportage sur cette villa de vacances?Est-ce que la reine Fabiola y va toujours?
RépondreSupprimerAmitiés
Bernadette
Excellent reportage!
RépondreSupprimerJe ne connaissais que la photo de la princesse Masako au mariage du couple héritier.
Un détail pique ma curiosité: pourquoi dit-on : "La princesse Sayako de Nori" pour désigner la princesse Sayako (qui a perdu son titre de princesse après son mariage je crois) ou encore "la princesse Fumihito d'Akishino" pour désigner la princesse Kiko?
C'est une très bonne question ! Dans le cas du frère de l'actuel prince héritier, il s'est appelé Fumihito d'Aya à sa naissance (par ailleurs tous les noms sont créés sur base des textes des "Classiques chinois"). Après son mariage il sera autorisé à fonder sa propre branche au sein de la famille impériale en devenant le prince Fumuhito d'Akishino en référence à une ancienne principauté. Ainsi, les enfants de Fumihito et Kiko se nomment Mako, Kako et Hisahito d'Akishino.
SupprimerLa princesse Sayako possédait avant son mariage de 2005 le titre de princesse Nori.
L'appellation officielle des membres de la famille impériale au Japon est donc assez variable. Il existe beaucoup de titres qui peuvent mis à disposition de l'un ou l'autre membre de la famille. Quant à certains titres, ils font tout simplement référence à une branche.
Je ne m'y connais pas du tout à ce niveau, et ce que j'ai donc pu lire et déduire de divers articles sur Wikipedia.
Merci Valentin de me faire découvrir une tradition japonaise qui ne me semble pas du tout respectée par les media "occidentaux"! Je ne connaissais que la tradition de baptiser les enfants mâles d'un prénom composé du suffixe "Hito" qui signifie "vertu, piété, bienveillance, humanité" (pour faire le lien entre l'humanité et le divin).
SupprimerMerci pour ce superbe article très instructif!
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